Révélations de Patrice Trékpo sur le Parc de la Pendjari : Nsia et Gbaguidi clarifient sans convaincre

Le directeur général des eaux, forêts et chasse (Dgefc), et le directeur administratif et financier (Daf) du ministère du cadre de vie et du développement durable (Mcvdd), ont animé une conférence de presse hier mardi 05 septembre 2017, à la salle de conférence dudit ministère. Il était question pour ces derniers d’apporter des clarifications par rapport aux propos tenus par le secrétaire général du syndicat national des eaux, forêts et chasse (Syna-Efc), le capitaine Patrice Trèkpo sur Golfe télévision le dimanche dernier.

Le secrétaire général du syndicat national des eaux, forêts et chasse (Syna-Efc), le capitaine Patrice Trèkpo, était sur Golfe télévision le dimanche dernier, où il a dénoncé le traitement réservé à ses collègues affectés dans les parcs W et Pendjari, leurs avantages, les moyens mis à leur disposition pour travailler, la question de délégation de gestion, du financement et du développement de ces complexes, sans oublier le dossier de reversement, reclassement et avancement des personnels des eaux, forêts et chasse.

Publicité

Face aux hommes des médias hier dans la matinée, le Dgefc, Séverin K. Nsia et le Daf Hyacinthe Gbaguidi, ont tenu à restituer la vérité. Sur le premier point qui concerne le traitement des agents forestiers affectés et les avantages dont ils bénéficient, le Daf est allé dans les détails. En effet, pour une bonne sécurisation des aires protégées, le ministre du cadre de vie et du développement durable, José Didier Tonato, a donné des instructions au Dgefc pour affecter 31 agents au profit des parcs, notamment au niveau du Centre national de gestion des réserves de faune (Cenagref). A cet effet, il leur a été alloué en dehors de leur salaire, une prime alimentaire et une prime de patrouille. Le ministre a mis la pression pour le paiement régulier de ces émoluments, même avant la montée de la garde. Le Daf précise qu’à ce jour, l’administration centrale ou le Cenagref ne doit aucune prime à ces agents forestiers, parce que les ressources ont été mobilisées.

A la question de savoir ce que réclame alors le Sg Syna-Efc au nom de ses collègues, Hyacinthe Gbaguidi répond : « ils réclament le même traitement salarial qui est fait aux agents conventionnels du Cenagref en dehors des primes. Or, ces agents sont directement recrutés par la structure ». Il est vrai que ces réclamations ne sont pas prises en compte dans le budget initial du ministère voté par le parlement, mais le ministre a déjà pris toutes les dispositions, et d’ici peu la question sera réglée. Il ne s’agit donc pas d’affectation sans accompagnement nécessaire, a-t-il fait savoir.

Moyens de travail, reversement, reclassement et avancement des personnels des eux, forêts et chasse

Sur les plateaux de Golfe Tv, le capitaine Patrice Trèkpo aurait déclaré que l’administration forestière n’a reçu aucune moto. Le Daf restitue la vérité et clarifie. Le 16 décembre 2016, l’administration forestière a reçu 25 motos de la part de la Dgefc. Malgré la réforme du leasing en cours dans l’administration publique, le ministre Tonato a introduit une demande d’autorisation spéciale pour l’acquisition de 23 véhicules Pick-up et de 84 motos, au profit de l’administration forestière. Cette demande spéciale a reçu l’accord favorable du ministre des finances le 03 juillet 2017. Ce qui a permis de lancer un dossier d’appel d’offre (Dao), pour l’acquisition desdits matériels. Normalement, si tout évolue bien lesdits matériels sont attendus pour fin septembre ou début octobre au plus tard.

Publicité

Pour ce qui est du reversement, le Dgefc, Séverin K. Nsia, explique qu’une commission a été mise sur pied par le ministre. Elle a travaillé et a déposé ses résultats en mai dernier au ministre, qui a introduit le dossier au gouvernement en juin. Le bras technique du gouvernement qui doit gérer le dossier, est le cabinet militaire. Ce dernier a déjà étudié le travail et a fait ses observations. Le dossier a été retourné au ministre le 25 août dernier, pendant qu’il était en vacance. L’autorité n’est donc pas assise sur ce dossier parce qu’elle a des comptes à régler.

La délégation de gestion et le financement des parcs W et la Pendjari

Selon le directeur général des eaux, forêts et chasse, le souci du gouvernement Talon, c’est d’augmenter la destination touristique Bénin, en s’appuyant sur ses aires protégées, pour pouvoir assurer une sécurisation adéquate. Dans les recherches, le gouvernement est tombé sur l’Ong African Park Network (Apn), qui a beaucoup d’expériences dans la gestion, le financement et le développement des aires protégées. Pour preuve, cette Ong gère aujourd’hui 11 parcs nationaux dans 7 différents pays. Elle a tout le dispositif et l’arsenal nécessaire pour permettre une bonne sécurisation des parcs. Ce n’est pas en réalité un marché de dupe, rectifie le Dgefc.

D’ailleurs, parmi les retombées de ce partenariat, un recrutement sera fait et prendra en compte les populations des zones où sont implantés ces parcs. Il est également prévu que la brigade spéciale de sécurisation des parcs soit rattachée à l’administration centrale forestière, et elle sera conduite par un officier supérieur des eaux et forêts. Les forestiers ne seront donc pas retirés des parcs. Pour finir, le Dgefc a fait savoir que le ministre José Didier Tonato, n’est pas un ministre de bureau comme ça a été dit par le Sg Syna-Efc. La preuve, c’est qu’il ne passe une semaine au bureau sans aller sur le terrain❒

Ils ont fait économie de vérité

Dans leur point de presse de ce mardi, le Dgefc et le Daf ne sont pas allés au fond du sujet en ce qui concerne ce que gagnerait le Bénin à confier la gestion des parcs W et Pendjari à l’Ong African Park Network. Ils ont juste mis l’accent sur la promotion du tourisme, sans dire concrètement les revenus que cela pourrait apporter à l’Etat au plan financier. Mieux, les menaces que cet accord aura sur l’administration forestière ont été passées sous silence. Or, sur Golfe Tv le dimanche dernier, le capitaine Patrice Trèkpo, en abordant le retrait des agents eaux et forêts des parcs, s’est exprimé en ces termes : « Il est dit dans l’accord de siège qu’on n’a aucun droit de perquisition sur le siège de l’Ong internationale ». Curieusement ont fait comme si tout se passe bien et ils n’ont pas cru devoir éclairer la lanterne de l’opinion publique sur le contenu de cet accord de siège et ses implications. On a d’ailleurs senti un Dgefc qui visiblement ne maîtrisait pas ce dont il parlait.

2 réponses

  1. Avatar de SEGNI
    SEGNI

    Qui peut convaincre Louis Tossavi si ce n’est Patrice Trékpo!

  2. Avatar de KIANSI Yantibossi
    KIANSI Yantibossi

    Pour éviter toute polémique, je souhaiterais que les propos du SG Eaux et Forêts fassent l’objet d’un débat contradictoire auquel pourraient participer les personnes connaissant très bien l’histoire de la gestion de ces parcs et ayant une expérience avérée dans la gestion des aires protégées. Il y a des contre-vérités que le SG a dites et qui pourraient être éclairées. Pour cela, si c’est encore possible, je me prêterais à cet exercice devant éclairer les opinions. Mon souhait est qu’il n’y ait pas de question tabou à cette rencontre. Le canal qui s’y prête avise.

    Merci

Répondre à KIANSI Yantibossi Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité