L’allocution du président du parti Restaurer l’espoir, R.E, Candide Azannai à ses militants à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux le lundi 22 janvier 2018 restera une production intellectuelle de grande pertinence. Candide Azannai, de qui les militants et nombreux compatriotes attendent des explications détaillées sur sa sortie inattendue du gouvernement, a plutôt servi à la place un état des lieux de la gouvernance Talon. Son autopsie n’a épargné aucun aspect de la vie de l’Etat. Il ressort de cette allocution deux idées forces : les véritables raisons de sa démission et la prédiction en quelques sortes de l’échec du mandat de Talon au vue des nombreuses dérives de sa gouvernance.
Sur sa démission, le président explique qu’elle est le produit du désaccord avec le chef de l’Etat sur sa conduite des affaires : « Sur ma démission, elle exprime mon profond désaccord avec le Président de la République désaccord né de mon refus de servir de caution à l’assassinat programmé de la démocratie ô combien chèrement acquise, au pillage des secteurs prometteurs, au bâillonnement des libertés, à la ruine de l’Etat de droit, et à la désintégration de la cohésion nationale, à l’érosion des acquis du Renouveau démocratique ». Observant les disparités entre le programme établi et les dérives patentes, il a préféré se mettre à l’écart : « J’ai choisi de me mettre à l’écart de l’arrogance de l’ingratitude, de me mettre à l’écart des parades de l’orgueil pillard et glouton qui chaque jour, cible comme victime tout ce qui lui paraît rentable dans notre Pays… ».
Il met ainsi en évidence ce qui est devenu le sujet de conversation des citoyens. L’idée que le chef de l’Etat est venu pour se servir et non pour servir le peuple. Il présente aussi sa démission comme une réponse à l’appel du peuple : « J’ai agi en réponse aux cris de détresse de nos populations qui m’ont appelé au secours du Peuple abusé et floué ».Sa démission était aussi l’expression d’un dialogue intérieur: « Face à ma conscience, ce n’est pas ce sur quoi nous sommes entendus qui se fait actuellement. Nous n’avions jamais dit que nous dévasterions la démocratie, que dépouillerons le Pays, que nous violenterons les populations, que nous défigurerons les institutions de contre pouvoir ».
Bien qu’ayant déclaré de remettre les détails de sa décisions à plus tard, c’est manifestement la première fois que Candide Azannai donne des explications compréhensibles sur les raisons de sa démission du gouvernement qui porte sur le désaccord avec l’orientation étrange de la gouvernance Talon. Plus encore, le président de Restaurer l’espoir disqualifient Patrice Talon de toute prétention à mener la lutte contre l’insalubrité morale.
Munitions: cette armée européenne en situation difficile
Plus grave Candide Azannai, interpelle son allié politique d’hier sur la question de la parole donnée et sur la confiance du peuple.Il recourt à cet effet, à une longue tirade pleine d’insinuations et de significations à la forme interrogative : « Qui peut croire en vous, si au vu et su de tous, vos premiers actes consistent à acheter ce qui appartient à tous, à arranger les situations de vos anciennes activités pendant que vous demandez aux populations de “serrez les ceintures”… »?« Qui peut croire en vous si des personnes sur qui pèsent de lourds soupçons dans de grands scandales non encore élucidés opèrent sans gêne dans votre système alors que des missions de contrôle apparemment sélectives sont lancées de manière théâtrale aux trousses de ceux qui critiquent les tares de votre gouvernance… »?« Qui peut croire en vous si vous vous illustrez à violer les décisions de la Cour Constitutionnelle… »?
Sur la vassalisation de certaines institutions politiques, Azannai rapporte une illustration effarante : « Il y a des raisons de s’inquiéter lorsque le porte – parole des Présidents des Institutions constitutionnelles de la République – institutions pourtant conçues dans une large mesure comme d’institutions de contre -pouvoir – encense une gouvernance qui terrorise les populations, qui aggrave la paupérisation, qui affame le peuple. Plus grave, une gouvernance qui transforme avec empressement l’Etat en une association d’individus venus régler leurs intérêts particuliers, au détriment de ceux de la collectivité nationale ».
Le plus grand désastre de ce régime selon Azannai, c’est le social marqué par « la pauvreté galopante », en plus de la suspension des initiatives sociales à travers lesquelles l’Etat assistait les indigents : « Les politiques sociales dont bénéficiaient les populations ont été du jour au lendemain suspendues. A titre d’illustration, la mesure de la gratuité de la césarienne dans les hôpitaux connaît tacitement des perturbations menaçantes. Même la prise en charge des ayant-droit pour d’autres ennuis de santé est suspectée de menaces… ».
Ce n’est que quelques morceaux choisis d’une autopsie qui renseigne l’opinion sur l’abysse d’une gouvernance problématique, interpelle la conscience du leader sur les dérives managériales et qui devrait susciter de la compassion de la part des laudateurs et autres flagorneurs qui vantent le bien-être là tous les autres lancent les cris détresse
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