Les premières décisions du gouvernement de la rupture étaient relatives à la suppression de certains actes pris par le régime de Boni Yayi. Des mesures qui ont mis fin aux avantages accordés aux collaborateurs des ministres. Dans une logique de gestion rationnelle, le chef de l’Etat a donc décidé de la suppression des décrets, une vingtaine environ, y compris certains recrutements d’agents au profit des ministères jugés fantaisistes par le nouveau régime. En supprimant les décrets de Boni Yayi sur les salaires et avantages des collaborateurs des ministres, Patrice Talon était loin de prévoir ses propres actes à venir.
Le chef de l’Etat béninois, à sa prise de service, a en effet jugé extraordinaire les émoluments accordés aux directeurs de cabinet, secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints. Systématiquement, le gouvernement a prononcé la suspension des décrets de son prédécesseur pour « irrégularités et abus », en élargissant la décision à certains concours de recrutement d’agents dans la fonction publique. Malgré leurs prises de service, les citoyens déclarés admis à des concours directs organisés en 2015 par l’Etat sont renvoyés, sous prétexte de recrutement fantaisiste.
Le hic de cette mesure, c’est que le gouvernement Talon est revenu sur la même décision, en privilégiant les directeurs de cabinets, les secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints. Le régime de la rupture parle en permanence de gestion rationnelle, mais cela n’a pas empêché la prise de décret qui augmente les salaires des collaborateurs des ministres. Depuis lors, le décret n°2017-570/ du 13 décembre 2017 fixant les rémunérations des cadres nommés aux fonctions de Directeur de cabinet, secrétaire général, directeur adjoint de cabinet et secrétaire général adjoint dans les ministères fait polémique. Les raisons évoquées par des dénonciateurs sont relatives aux salaires des personnes visées par ce décret. Un directeur de cabinet de ministre perçoit par mois 2 300 000 (deux millions trois cents milles francs), le secrétaire général du ministère est à 2 200 000 (deux millions deux cent milles francs), le directeur adjoint de cabinet est à 1 800 000 (un million huit cent mille francs), et enfin le secrétaire général adjoint est fixé à un million sept cent mille francs.
Les centrales et confédérations syndicales ont automatiquement rappelé qu’il est impensable que pendant que le chef de l’Etat recommande aux citoyens de serrer la ceinture, que les collaborateurs des ministres soient à un salaire si relevé pendant que le smig est à moins de 40 000 francs. Un D-C de ministre est donc payé 64 fois le smig !!! Le régime de la rupture évoque en permanence la récession économique pour battre en brèche les revendications des travailleurs, mais qu’y a-t-il lieu de penser quand on constate ce genre d’excès. Pour sa part, le président de l’Unamab demande qu’au nom du bonheur contagieux, la haute autorité aide les travailleurs à trouver réponse à huit questions publiée dans notre parution numéro 3678, du vendredi 02 févier 2018
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