Interview de Ambroise Zinsou : «Deux ans après nos attentes n’ont même pas été comblée à 20%»

C’est vrai à l’arrivée du gouvernement de la rupture nous avions tous espoir que quelque chose allait changer de façon subséquente au niveau du sport béninois. Deux ans après nos attentes sont restées les mêmes et elles n’ont même pas été comblées à 20%.Il n’y a vraiment pas de bâton magique pour changer radicalement les choses, mais en deux ans, on devrait sentir que quelque chose a fondamentalement changé. Mais tel n’est pas le cas chez nous.

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En matière de sport, on a besoin de choses concrètes. Lorsqu’on veut faire des reformes, il faut l’accompagner de loi. Mais, jusque-là, on n’a pas encore des acquis. C’est supposé que si demain un autre gouvernement arrive, il peut balayer du revers de la main tout ce qui a été fait. On n’a pas une politique globale pour que chacun puisse y puiser pour développer notre sport. Aujourd’hui, on sent qu’il y a une volonté de changer les choses mais la volonté de changer les choses s’accompagne de loi.

Parlant du concret, l’ouverture des classes sportives n’en est pas une ?

Si vous pensez que c’est du concret, tel n’est pas le cas. Les classes sportives sont destinées à quelle fin? Si c’est pour détecter les talents et les former, l’Etat a un rôle régalien. Puisqu’il y a des structures compétentes, l’Etat pouvait leur confier ses tâches. Et parlant de la formation des formateurs en prenant exemple sur le basketball, ce sont des gens qui n’ont jamais été à une école de référence qui sont venus faire ses formations-là parce qu’on dit qu’ils sont des pratiquants.

On peut faire de la détection de talents d’une autre manière. On a des fédérations qui peuvent le faire et qu’on peut solliciter pour la construction des centres. Il y a également des centres olympiques. Alors on pouvait leur donner les moyens pour qu’ils détectent les talents et les former. J’ai eu la chance de voir comment les choses se passent à Clairefontaine. Allez voir comment les enfants sont formés même en athlétisme et tout par des fédérations bases des politiques globales de l’Etat.

Mais à entendre les présidents de fédérations on dirait que quelque chose a changé?

Je ne peins pas tout en noir mais je dis nos expériences par rapport à ce gouvernement. C’est la manière dont le gouvernement gère le sport que nous déplorons. On ne peut pas gérer le sport à la petite semaine. On sait par exemple depuis un an que le Bénin allait participer aux éliminatoires U-20, mais c’est à trois semaines de la compétition qu’on a monté une équipe. Mais la manière dont les choses se passent par exemple dans le football, le chef, selon moi, est distrait et est préoccupé par d’autre chose que le sport. Lorsqu’on met en place un comité transitoire, il faut avoir un œil sur ce qu’il fait. On a demandé le toilettage des textes et voilà qu’on a plusieurs versions des textes toilettés. Moi seul j’en ai quatre moutures. Lorsque vous essayez de trouver une solution à un problème, cette solution doit être définitive. C’est vrai que les présidents des fédérations vous diront que tel que cela se gère c’est bon. Les subventions viennent à temps mais dites moi sur quel critère on octroi les subventions? Ceux qui ont reçu les subventions, quelle activité ils ont organisée? Il n’y a aucun critère de performance pour qu’on puisse les évaluer.

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On dirait même que le Bénin a dégringolé puisque depuis deux ans, le Benin ne s’est pas qualifié pour une compétition au niveau du football. Alors que c’est le sport roi. Lorsqu’on parle de la pétanque, du scrabble, ce sont des disciplines qui nous ont toujours gratifiées de médailles.

Vous en tant qu’observateur sportif, sur quoi peut-on se baser pour dire que les 3 ans à venir peuvent-ils apporter quelque chose au sport?

Le sport ce sont les résultats et quand on parle des classes sportives, on ne sait pas ce que cela va apporter dans les trois prochaines années au sport. Donc, on ne peut pas dire qu’il y a une bonne perspective pour le sport béninois. Il ne faut pas se baser sur un quinquennat d’un président. Il faut travailler sur 10 à 15 ans pour avoir de meilleurs résultats. C’est une politique globale qui doit être élaborée et donnée des désidératas aux fédérations. C’est ce que font les pays comme le Kenya dans l’athlétisme. Aujourd’hui, on ne peut pas vouloir construire 21 stades municipaux sans penser à un complexe sportif dans Calavi.

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