Classes sportives au Bénin : Une réforme inspirée, mais mal exécutée

L’une des réformes majeures en matière de sport sous le régime du président Patrice Talon, c’est bien la restructuration des classes sportives dans les collèges et lycées publics et privés. Elle peut s’avérer une porte de sortie pour le rayonnement des disciplines concernées. Mais cette réforme semble mal engagée dans son exécution.

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Le gouvernement de Patrice Talon a décidé de la refonte des classes sportives. La nouvelle version des classes sportives a été lancée le lundi 18 septembre 2017, en même temps que la rentrée scolaire 2017-2018. A travers ce programme, le gouvernement veut mettre en place 89 classes sportives à travers le territoire national (Cotonou en compte 13). Au niveau de ces classes sportives, cinq disciplines vont être pratiquées, à savoir le football, le basket-ball, le handball, l’athlétisme, et les arts martiaux. Ainsi, les mercredis et vendredi soirs, samedi et dimanche vont être consacrés aux activités sportives.

C’est un programme futuriste, innovateur et inclusif, ouvert à tous les jeunes garçons et à toutes les jeunes filles de la 6e en terminale des lycées et collègues publics et privés. Pour la concrétisation et la réussite du programme, le gouvernement a pris les dispositions nécessaires. L’aspect sanitaire des enfants est pris en compte. Les infirmeries des centres retenus seront renforcées, et les enfants passent systématiquement des visites médicales afin de s’assurer de leur aptitude à faire du sport. Le programme vise à doter le Bénin d’une bonne pépinière, avec l’organisation des championnats scolaires de zone, de département puis nationaux. Les meilleurs joueurs et athlètes vont intégrer des académies départementales, que l’Etat veut créer.

La mise en œuvre

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme déjà lancé, le ministère du Tourisme, de la culture et des sports a recruté plus d’une centaine d’encadreurs sportifs. Ces deniers ont suivi une formation d’une semaine au stade Général Mathieu Kérékou de Cotonou, à Porto-Novo, à Bohicon et dans les autres départements. Ces encadreurs sportifs formés sont déjà déployés sur le terrain, mais le travail n’est pas encore effectif. Selon les informations glanées, ils attendent le matériel pour commencer. Donc, le gouvernement n’a pas encore mis à disposition de ces classes sportives le matériel de travail, ce qui les rend pour le moment inactives.

Attention au crime sportif

Sans nul doute, ce programme est porteur pour l’avenir du sport béninois, mais à une certaine condition. Il faut mettre l’accent sur la formation de ces encadreurs sportifs. Et à ce niveau il y a des récriminations. D’abord, sur la manière de recruter les encadreurs. Du fait que ces encadreurs auront à travailler sur des gamins de 8 à 17 ans, il est important que le recrutement se fasse avec minutie. N’importe qui ne peut façonner des gamins à l’âge où ils peuvent le mieux assimiler. Entre 8 et 14 ans, les enfants sont aptes à recevoir et à internaliser les fondamentaux, quelle que soit la discipline sportive. Si cette phase n’est pas réussie, l’avenir sportif de l’enfant est sans espoir. Et donc, cela nécessite une attention particulière et devait être confié à des spécialistes en formation de jeunes, et non à ceux qui présentent de simples attestations de formation. Prenons donc garde à ne pas bousiller ces jeunes, car on n’entraine pas les jeunes comme des adultes où des sportifs confirmés. Il est impératif que les responsables en charge de l’exécution de ce programme pensent à corriger déjà les erreurs, car les enjeux sont énormes pour l’avenir sportif du pays

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