Pour barrer la voie au candidat Lionel Zinsou, lors des élections présidentielles de 2016, il avait été formé entre les deux tours une coalition appelée : coalition de la rupture. Les résultats définitifs à cette élection ont été en la faveur du candidat de ladite coalition. Mais, ironie de l’histoire, c’est maintenant contre la gestion de Patrice Talon qu’une coalition s’est formée, avec la perspective de mettre fin à sa gouvernance décriée.
Et connaissant le poids traditionnel des coalitions, il paraît logique de penser que la rupture a chaud…
Lorsque dans une coalition on retrouve deux anciens chefs d’Etat à savoir Nicéphore Soglo et Yayi Boni, flanqués d’un ancien médiateur de la république -par dessus le marché l’un des personnages importants de la conférence nationale des forces vives-, Pr Albert Tèvoèdjrè, en plus du président du patronat arrivé 3e au premier tour de la présidentielle de 2016, il y de quoi s’inquiéter.
Prises un à un, les personnalités qui forment cette coalition n’ont pas toujours été des amis. Dans le passé, elles ont parfois eu des rapports heurtés. Mais arriver à taire leurs dissensions pour faire place à l’intérêt supérieur de la nation, est une chose hautement significative. La compréhension de ces faits politiques nécessite toujours que l’on convoque l’histoire. Qui ne se rappelle pas que le Président Nicéphore Soglo avait apporté sa caution à l’élection du candidat Patrice Talon. Personne n’a non plus oublié qu’il avait présenté au peuple ses excuses par rapport à ses consignes de vote, pour l’élection du candidat de la rupture. C’est donc en toute cohérence que l’ancien chef de l’Etat a accepté d’apporter caution à la coalition qui entend œuvrer pour la défense de la démocratie.
Un regroupement politique inquiétant
Chacun sait que le Président Yayi Boni après la rencontre d’Abidjan en avril 2016 (lire ici), avec le nouveau chef de l’Etat Patrice Talon, sous la médiation d’Alassane Ouattara, avait pris des distances par rapport à la gestion du pouvoir par le nouveau régime. Il s’est résolu à quitter complètement la scène, lorsqu’il avait été taxé de « vil individu », après qu’il ait visité l’aéroport de Tourou. Tout le monde avait noté avait stupéfaction, la disparition de Yayi Boni de la Scène, et ce pendant près de deux ans. Les acteurs politiques qui sont allés le convaincre de reprendre les activités savaient que lui tout comme Nicéphore Soglo, jouissent de par leur fonctions du passé, d’un niveau d’influence et d’un capital de sympathie auprès de l’opinion. Et cela s’est vérifié le vendredi 13 avril 2018 à Djèffa, lors de la rencontre de la coalition pour la défense de la démocratie. La présence des deux anciens chefs d’Etat a suscité cris et hystérie généralisée… Si à ces deux personnalités influentes l’on ajoute le professeur Albert Tèvoèdjrè, c’est que la mayonnaise a vraiment pris. Le frère Melchior était connu lors de la présidentielle comme un soutien du candidat Pascal Irénée Koupaki, qui a rejoint plus tard la rupture.
La rupture dans un horizon électoral brumeux
Comme si cela ne suffisait pas, la coalition enregistre aussi la présence d’un homme d’affaires qui a fait une belle entrée en politique lors des présidentielles de 2016. Non seulement Ajavon est arrivé 3e au premier tour, mais il avait construit la victoire du candidat de la rupture. Cet agrégat de personnalités mises ensemble au sein de la coalition, est renforcé par l’expérience du Front pour le sursaut patriotique, dans les combats pour la sauvegarde de la démocratie. On peut présenter le Fsp comme étant la base de la constitution de la minorité de blocage au parlement, qui a conduit au rejet de la révision de la constitution. Jean Kokou Zounon, Eugène Azatassou, Philippe Noudjèhoumè, Léonce Houngbadji et bien d’autres, passent désormais pour être des durs à cuir, des caïds et des intrépides. Ce sont des téméraires qui ne reculent devant rien pour faire entendre leur cause. C’est donc normal que cette coalition déchaîne une avalanche de critiques et de campagne de médisance, parce que réellement sauf à être de mauvais augure, l’avenir électoral de la rupture est inquiétant.
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