(Le plaignant passe aux vœux) Comme annoncé, le procès de l’honorable député à l’Assemblée nationale, Atao Mohamed Hinnouho, a démarré ce mardi 12 juin 2018 au tribunal de première instance de Cotonou.Au prétoire, le chef du service des renseignements douaniers, le colonel Jacques Yempabou, agissant au nom de l’administration douanière qui a porté plainte, allait du coq à l’âne et se compromettait à travers des déclarations contradictoires les unes contre les autres. Avant 08 heures de ce mardi 12 juin 2018, le député Atao Mohamed Hinnouho, sur fauteuil roulant, habillé en gilet de la prison civile de Cotonou, était déjà au tribunal comme plusieurs autres détenus. C’est après 10 heures que le juge Rodolphe Azo a lancé le procès tant attendu, celui du député Atao.
Au début de la séance, les avocats de la défense ont plaidé pour la nullité de la procédure. Les maîtres Aboubakar Baparapé, Kato Attita, Alfred Bokovo et autres ont démontré que le prévenu est un député dont l’immunité parlementaire n’est pas encore levée. En plus, la défense a rappelé au juge en question que l’affaire de fraude douanière doit être jointe au dossier de faux médicaments. Elle a ajouté que le député en question a été libéré en mai dernier pour défaut de levée de son immunité parlementaire.
« Vous devez résister aux pressions et montrez que la justice béninoise est crédible… », a déclaré Me Aboubakar Baparapé au juge. « Vous devez le relâcher purement et simplement… », a martelé Me Alfred Bokovo.
Après avoir écouté les uns et les autres, le juge Rodolphe Azo a rejeté la demande de nullité formulée par la défense et ordonné le débat au fond.
Dans son fauteuil roulant, le député Atao Mohamed Hinnouho a plaidé non coupable. Il n’a pas reconnu les chefs d’accusation de fraude douanière, de blanchiment et autres qui sont retenus contre lui. Après lui, le représentant de la douane, Jacques Yempabou, a été écouté au prétoire. Selon ses propos, c’est en mars 2018 que l’infraction a été constituée.
« Le député Atao Hinnouho n’était plus sur le territoire national depuis novembre 2017… », lui a fait remarquer Me Baparapé.
Ensuite, M. Yempabou soutient qu’il n’y a pas de traces des sorties des marchandises du prévenu dans les régies douanières. Pour le confondre, la défense lui brandi des documents douaniers qui prouvent que les marchandises ont été régulièrement sorties du port de Cotonou. « Ou bien, ce sont nos ordinaires qui ont des problèmes ? », s’est interrogé Me Baparapé. Face aux nombreuses questions des avocats, le douanier Jacques Yempabou a été obligé de dire que c’est à la veille du procès qu’il a été appelé pour plancher devant le juge dans cette affaire à la grande surprise du public qui l’a hué. Même, le juge Azo était apparemment surpris de ses propos très peu concordants.
Pour beaucoup, la machination contre le député Hinnouho est en train de se dévoiler. Les uns et les autres prédisent sa libération pour infraction non constituée.
Répondre à Ac Annuler la réponse