Après son passage sur l’émission 100% Bénin de Sikka Tv, pour dénoncer la « dangerosité » du glyphosate, l’environnementaliste et spécialiste des risques et catastrophes Brice Enagnon Sohou poursuit sa campagne contre ce pesticide sur les médias européens. Il s’est confié à Géopolis. Interrogé par Géopolis , ce lundi 03 septembre 2018, le Dr Brice Enagnon Sohou assure ne plus être en sécurité au Bénin depuis qu’il a lancé la campagne « Bénin sans pesticides » en 2017. « J’ai mis ma main dans du feu et j’ai compris que cette affaire du glyphosate n’est pas un jeu d’enfants. La porte de mon domicile a été défoncée, il y a une semaine » déclare-t-il. Il avoue avoir arrêté la campagne pour ne pas se faire assassiner parce que ses dénonciations dérangent semble-t-il , une puissante mafia.
Il se résout à penser que les affaires priment sur la santé des béninois au Bénin. L’environnementaliste fait remarquer que le pays a déjà réceptionné 500 000 litres de glyphosate pour la culture du coton. Il doit encore en prendre 400 000 litres dans les jours à venir. La condamnation du géant américain de l’agrochimie Monsanto ne semble donc rien dire aux autorités béninoises selon lui. Le ministre de l’Agriculture « est allé jusqu’à affirmer que le glyphosate n’est pas dangereux » alors que ce pesticide était présent dans le Roundup, le produit a la base du cancer de l’afro-américain ayant porté plainte contre Monsanto.
L’environnementaliste pense que les autorités béninoises attendent que « ce poison décime les populations » avant de réagir. Il rappelle qu’au Togo ce produit a déjà été interdit et toute personne qui ose l’introduire dans le pays risque la prison. Ici au Bénin poursuit-il, les plastiques de glyphosate sont recyclés pour conserver divers produits. « Pas plus tard que cette semaine, j’ai reçu des images montrant un enfant qui porte dans ses bras plusieurs contenants plastiques de glyphosate. Les gens recyclent ces bouteilles en plastique pour conserver la bouillie et le lait pour les nourrissons. Pour conserver le sel de cuisine ou le vin de bananes » affirme M Sohou. Les paysans répandent le pesticide dans leurs champs sans porter de gans, de masques au visage, poursuit-il.
Il y a une alternative au glyphosate
Le spécialiste en gestion des risques et catastrophes pense que le Bénin peut s’affranchir de la dépendance en pesticide. A l’en croire, un béninois commercialise actuellement des tonnes d’engrais et des pesticides biologiques. Il a en plus son brevet d’invention. « Ce ne sont pas les solutions qui manquent. Il y a des plantes qui permettent d’éliminer les mauvaises herbes de la même manière que le glyphosate » croit savoir Brice Enagnon Sohou. Tout est une question de volonté politique de son point de vue.
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