Bénin : Les députés adoptent un budget à polémiques

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le vote du projet de loi de finances gestion 2019 est passé comme une lettre à la poste le jeudi écoulé au palais des gouverneurs à Porto-Novo.

Seuls les quelques députés de la minorité parlementaire présents, ont opposé leur vote à ce document budgétaire. Le projet de budget général de l’Etat pour la gestion 2019 s’équilibre en ressources et en charges à 1877 milliards 748 millions Fcfa. Le gouvernement a été représenté par le ministre des finances, Romuald Wadagni et son homologue en charge du développement, Abdoulaye Bio Tchané.

A la suite de la présentation du rapport général sur le projet de budget général de l’Etat gestion 2019 par la commission des finances, les débats sont allés très rapidement au sein de l’hémicycle. La séance plénière a été présidée par Me Adrien Houngbédji, président de l’Assemblée nationale. Outre les députés Augustin Ahouanvoébla et Robert Gbian qui ont pris la parole au cours du débat général, certains députés de la minorité tels que l’honorable Eric Houndété, l’honorable Guy Mitokpè et la présidente Rosine Vieyra Soglo, ont été très critiques vis-à-vis du rapport présenté par la commission des finances et aussi par rapport au régime de la rupture.

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Pour le premier, c’est-à-dire l’honorable Guy Mitokpè, il a dénoncé d’abord la précarité à laquelle le peuple est soumis par le régime du président Patrice Talon. Grande a été sa déception lorsqu’il a évoqué les nouvelles mesures prises depuis les budgets successifs soumis à la représentation nationale. Ces mesures sont relatives aux différentes taxes instaurées par le gouvernement de la rupture pour asphyxier le peuple. C’est les raisons qui l’ont conduit à ne pas donner flanc à ce document budgétaire. Il a été appuyé dans sa logique par le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Eric Houndété qui a abordé tour à tour l’échec du gouvernement dans les domaines de l’éducation, de la santé et dans d’autres secteurs stratégiques. Il a évoqué les problèmes criards de manque d’enseignants, des conditions de travail et de vie de ces derniers. Quant au domaine de la santé, il a simplement a été déçu par la politique sanitaire de l’actuel gouvernement du président Patrice Talon. La présidente Rosine Soglo quant à elle n’a pas raté aussi bien le président Patrice Talon et le président de l’Assemblée nationale. Dans la verve qu’on lui connait, elle a relevé de nombreux dysfonctionnements au sommet de l’Etat.

Le taux d’exécution du budget 2018 au 30 septembre

La commission des finances, au début de la plénière a présenté l’exécution à fin septembre 2018 du budget en cours d’exécution. En matière de recettes, les réalisations brutes au 30 septembre 2018 s’établissent à 801 milliards 226,7 millions en amélioration de 103 milliards 624 millions par rapport à fin septembre 2017. La performance observée découle des effets positifs des réformes qui se traduisent par le bon comportement de certains impôts, droits et taxes et l’amélioration des produits au niveau de certains services intermédiaires de recettes.

En matière de dépenses budgétaires à fin septembre 2018, il faut noter que les dépenses atteignent 1032 milliards 368 millions, base engagement, affichant ainsi une hausse de 22 milliards 348 millions par rapport à la même période en 2017. En base d’ordonnancement, elle s’affiche à 964 milliards 050 millions en progression de 53 milliards 966,1 millions par rapport à l’année passée. Cette augmentation reflète la dynamique observée dans l’exécution des dépenses d’investissements, notamment dans les secteurs sociaux et productifs. De ces recettes et de ces dépenses, il découle un solde d’exécution budgétaire qui est à fin septembre de 162 milliards 823 millions base ordonnancement contre 212 milliards 678,5 millions à la même période en 2017.

Il est donc en amélioration de 49 milliards 855,2 millions, illustrant ainsi la rigueur qui caractérise d’année en année, le pilotage de l’exécution budgétaire. Les opérations de trésorerie et les charges de trésorerie n’ont pas été occultées. Globalement, déclare le président de la commission des finances, Raphael Akotègnon, l’exécution de la loi de finances au 30 septembre s’affiche en ressources et en charges à 1519 milliards 464,7 millions et à 1503 milliards 695,2 millions base d’ordonnancement correspondant respectivement à des taux d’exécution de 108,3% et 106,7% des objectifs. Le seuil d’exécution de la loi de finances ressort donc excédentaire à fin septembre 2018 à 15 milliards 769,5 millions Fcfa. En ce qui concerne le PIP gestion 2019, il traduit la volonté du gouvernement de simuler la croissance par de vastes projets structurants et de profondes réformes.

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L’objectif global du PIP est de renforcer le capital humain et le stock du capital des infrastructures de base dans le cadre du développement équilibré durable de l’espace national. Selon ses propos, le PIP gestion 2019 comporte 197 projets contre 227 projets et programmes en 2018. Il se décompose en 105 projets sur le budget national d’un montant de 194 milliards 011 millions, soit 46% du montant total affecté au PIP 2019. Les projets co-financés sont évalués à 65 dont 27 financés sur ressources extérieures, soit un montant de 231 milliards correspondant à un taux de 54%. De 2018 à 2019, l’enveloppe du PIP a connu une baisse de 9,6% passant de 470 milliards 009 millions à 425 milliards 011 millions.

Cette diminution se justifie par le respect de l’engagement du programme économique et financier avec le FMI et l’exécution de certains projets par le mode de PPP parallèlement au budget national puis enfin par la réalisation de certains projets par la société des infrastructures routières et la société des patrimoines immobiliers de l’Etat parallèlement donc au budget national.

3 réponses

  1. Avatar de The
    The

    HOUNDETE n’a plus rien dans la tete depuis qu’il a soutenu Lionel ZINSOU.Il a pris 2 à 3 milliards pour soutenir le candidat d’une autre formation politique.IL est attendu à kpomassè de ferme pieds…

  2. Avatar de Magbedo
    Magbedo

    ERIC HOUNDETE n’a rien à dire visiblement. Connaissait il vraiment l’état de nos hôpitaux? de nos écoles? non non. Je ne pense pas. S’il n’a rien à dire il n’a qu’à se taire. Connait HOMEL? et faire la comparaison.

  3. Avatar de aziz
    aziz

    Voter des budgets…de l’état…c’est bien normal….mais qu’on il fait des budgets déjà votés depuis…3 ans..?

    Existe il ..un mécanisme..de controle…de la gestion du budget de l’état….?

    Quel impact mesurable ,vérifiable…sur le quotidien..des beninois..?

    Ne venez..pas me parler…du « atassi avarié »..dont on gave..nos enfants dans les cantines…comme des oies…!!!

    Ne me dites..pas que tout celà…sert à faire toujours des études….de faisabilité..

    Le fameux pag…se résume…en études…entres amis..et experts pkayo,des cabinets..fantomes….

    Alors..on jette..quelques 500 briques..aux sinistrés de topka…on crie…on se glorifie

    Les 500 briques…c’est du pipi de chat…!!

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