Reçue dans l’après-midi du lundi 14 janvier 2019 par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) du Bénin dans le cadre du procès ICC-SERVICES, l’Agent judicaire du trésor (AJT) Sévérine Lawson désignée présidente du comité de suivi créé par décret pour gérer la crise en 2010, a expliqué entre autres, les difficultés rencontrées avec les responsables de ICC-SERVICES. Il n’y avait pas eu de problème entre les promoteurs des autres structures illégales de placement de fonds épinglées en 2010 et le comité de suivi présidé par le magistrat Sévérine Lawson, Agent judicaire du trésor (AJT) à l’époque. Mais avec ICC-SERVICES la collaboration a été difficile. C’est d’après ce qu’a déposé la présidente du comité cet après-midi du lundi 14 janvier 2019 devant la Cour.
Selon, les propos de Sévérine Lawson, écoutée en qualité de sachant, au début il y avait une bonne collaboration entre le comité et les responsables de ICC-SERVICES. Elle rappelle que le recensement de juillet 2010 conduit par l’INSAE a donné une vue globale sur le montant collecté, sur le nombre de déposant et sur les intérêts payés. Elle signale que ce sont des résultats à prendre avec pincettes parce que dans la foulée, le comité a surpris des agents qui aidaient des gens à rédiger des contrats.
Après le recensement, il a été question de présenter les résultats à chaque structure et les confronter avec ce qu’elle a. Dans le cas de ICC-SERVICES, le recensement révèle plus de 109 milliards F Cfa collectés et 68 milliards à payer. « Lorsqu’on leur a présenté les résultats de l’INSAE, ils ont dit qu’il n’ont pas atteint ce montant », rapporte la présidente du comité. A l’en croire, le promoteur de ICC-SERVICES Guy Akplogan aurait déclaré qu’ils n’ont pas collecté plus de 15 milliards F Cfa.
« Face à cela, on lui a demandé d’apporter les listes qu’ils –les promoteurs de ICC-SERVICES, ndlr- estiment être les bonnes listes. Ils ont dit que les données se trouvent dans leur outil informatique. On leur a conseillé de se rapprocher du juge d’instruction » explique l’AJT. Mais de retour, ils ont déclaré qu’ils n’ont rien trouvé dans leur outil informatique, selon la présidente.
Plan d’affaires au lieu d’un plan de remboursement
« Les voilà qui contestent les données issues du recensement mais en même temps dans l’incapacité de produire une liste pour nous départager » déplore Sévérine Lawson. C’est là déjà qu’ont commencé les difficultés de collaboration. Mais « la pierre d’achoppement », c’est quand il s’est agit de plan de remboursement que devrait proposer ICC-SERVIES à l’instar des autres structures.
« En lieu et place d’un plan de remboursement, c’est un plan d’affaires » confie-t-elle. « Nos difficultés ont commencé avec ICC-SERVICES avec la transmission de ce document » ajoute-t-elle. Elle avoue n’avoir pas accordé grande considération à ce document. « Le document, c’était un montage, ce n’était pas plausible, ce n’était pas sérieux » apprécie-t-elle.
Selon elle, il est question dans ce document, de mener des activités d’élevage pour rembourser. Aussi, les responsables de ICC-SERVICES conditionnaient-t-ils l’exercice de ces activités et le remboursement à leur mise en liberté. De passage, l’AJT précise qu’il y avait aussi d’autres promoteurs de structures illégales en détention qui ont proposé « un plan de remboursement digne de nom ».
Un plan de défense ‘’immoral’’
A la barre ce lundi, la présidente du comité de suivi a aussi révélé qu’à un moment donné, le conseil de ICC-SERVICES, Me Kato Attita, ne se présentait plus au comité. L’avocat lui aurait confié qu’il a des problèmes d’entente avec d’autres confrères de la défense des promoteurs de ICC-SERVICES au sujet du plan de défense. Il serait question d’impliquer de hautes personnalités dans le dossier, et que son éducation ne le lui permettait pas. Par la suite, c’est un autre avocat qui s’est présenté au comité en qualité de conseil de ICC-SERVICES.
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