La crise électorale au Bénin a été évoquée hier dimanche sur les ondes de RFI, le temps du « Débat africain », une émission animée par Alain Foka. Il avait autour de lui, les anciens ministres Lazare Séhouéto et Victor Topanou de même que Jean-Michel Abimbola coordonnateur du Bloc de la Majorité parlementaire, Géraldo Gomez, membre de l’Union Sociale libérale, Fatoumatou Batoko Zossou , présidente de la plateforme électorale de la société civile et Eric Houndété.
« On ne peut pas être responsable et venir faire l’apologie d’une solution insatisfaisante »
Au cours de ce débat, Lazare Séhouéto a fait savoir qu’il fallait éviter que le Bénin tombe dans un vide juridique en n’élisant pas les membres de la prochaine législature. De ce point de vue, il préfère qu’on aille aux élections à bonne date. « Je préfère (une) solution imparfaite, insatisfaisante, qu’un vide juridique » a t-il déclaré. Cette phrase de l’ancien ministre a fait sursauter Victor Topanou. L’universitaire estime qu’on « ne peut pas être responsable et venir faire l’apologie d’une solution insatisfaisante. Ce n’est pas normal » selon lui. Il est encore possible de trouver une solution à la crise indique l’ancien ministre de la justice. Il suffit que le chef de l’Etat applique l’article 68 de la constitution selon le politologue qui profite d’ailleurs pour critiquer les arguments avancés par le chef de l’Etat au cours de sa sortie médiatique.
Celui-ci avait en effet refusé d’appliquer cet article 68 évoquant l’article 4 de la constitution qui définit les conditions dans lesquelles le peuple exerce sa souveraineté. Pour Victor Topanou, il est vrai que le peuple manifeste sa souveraineté à travers le parlement et par référendum mais le représentant élu du peuple c’est aussi le chef de l’Etat et il ne violerait pas la constitution en appliquant cet article 68. Quant à Mme Fatoumatou Batoko Zossou, elle dit avoir fondé beaucoup d’espoirs en cette sortie du chef de l’Etat. « Nous avons espéré qu’il pouvait prendre une décision » avoue-t-elle . Aujourd’hui constate la présidente de la plateforme électorale de la société civile, « les carottes sont cuites ». Il faut juste travailler à ce qu’il n’y ait pas violence dans le pays.
« Ils ont tous autant qu’ils sont, échoué »
Elle tient quand même à rappeler au chef de l’Etat qu’il y a une tradition au Bénin. Celle qui consiste à organiser des élections inclusives. Le danger qui guette le Bénin poursuit-elle, c’est que « des gens prennent le pouvoir et remettent tout en cause quel que soit la pertinence de leurs corrections ». En ce qui concerne les risques de violence, elle pense qu’ils sont réels parce que les gens ne sont pas contents.
Fatoumatou Batoko Zossou a par ailleurs pointé du doigt la responsabilité des responsables politiques dans la situation politique actuelle. «Ils ont tous autant qu’ils sont, échoué et chacun doit rentrer en lui et examiner sa responsabilité » a-t-elle déclaré. Les élections législatives auront lieu le dimanche prochain sauf cataclysme.
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