La présente crise pré-électorale au Bénin aurait été réglée «depuis longtemps en une demi-journée si personne n’a peur d’être battu» dans une élection inclusive. Le président de Gerddes-Afrique, Me Sadikou Alao soutient que la solution est toute simple. Ci-dessous, un extrait d’une interview qu’il a accordée à Nasuba Tv.
L’approche naïve
«En temps normal, vouloir procéder à une modification d’un article de la Constitution pour aller vers le consensus, on peut de manière inconsciente penser que c’est faisable, ça peut permettre au peuple de se retrouver, aussi ça peut apaiser et aller vers la paix sociale. Ça, c’est l’approche naïve si on n’a pas d’autres solutions.
Mais le problème qui se pose à mon humble avis, n’impose pas nécessairement cette ultime solution. De quoi il s’agit ? Il s’agit de nouvelles lois électorales et de la charte des partis politiques qui créent une situation ou des situations incongrues. Si ces lois ne passent pas et que personne ne peut les mettre en œuvre, il y a, à tout le moins, les anciennes lois qui ont permis au chef de l’Etat et à tout le monde d’être élus et qui sont issues d’un consensus politique.»
La voix la plus courte et appropriée
« Ces lois qui posent problème non seulement à la communauté nationale mais même à la communauté internationale, ce n’est pas tous les matins qu’on paye 250 millions de caution pour être candidat à une élection alors que la Constitution est très claire : c’est un acte de souveraineté et d’indépendance des individus avec des droits d’aller aux élections.
Toute loi restrictive ne peut pas être dans le sens de la constitution. Ça ne peut que restreindre les libertés que la Constitution a voulu établir du point de vu des institutions. Par conséquent, dans un tel contexte, il suffisait tout simplement de les suspendre en attendant qu’une Assemblée qui prend son temps pour réfléchir, revoir l’ensemble de ces lois qui posent problème. Et c’était simple. On n’avait pas besoin d’insister dans ce cas pour un amendement de la constitution parce que ce n’est pas la seule possibilité. Et depuis longtemps, en une demi-journée, ce problème aurait été réglé. »
Pourquoi ils ne veulent pas
« Le fait que certains insistent pour aller vers une révision de la Constitution laisse à penser qu’il y a des arrières pensées inavouables ou en tout cas inavouées. Ça aggrave la méfiance des uns envers les autres. Tout le monde connait les anciennes lois. Les députés de la majorité connaissent ces lois. Ceux de la minorité aussi. Le président de la République connait ces lois.
C’est sur la base de ces lois qu’il a été élu. En attendant que nous réfléchissions à ces fondamentaux, d’autres lois existent. Les gens peuvent aller aux élections si personne n’a peur d’être battu. Le problème qui se pose, les deux blocs du président donnent l’impression qu’ils ne peuvent aller à une compétition ouverte à tout le monde, et c’est grave. C’est une manière de voler le peuple. S’ils sont certains de leur popularité, de quoi ont–ils peur à travers des élections inclusives. Que le peuple choisisse. »
Vigilance !
« Mais il ne faut pas se tromper. Même si on dit, il faut des élections inclusives, il faut rester vigilant. La CENA doit être surveillée de très près parce que ce qui s’est passé à la CENA avec des fautes légères et des fautes lourdes, on ne sait pas où ça peut nous conduire. Même si on ne peut pas faire une confiance les yeux fermés à la Cour constitutionnelle, il faut être très vigilant pour que la Cour ne contredise pas les efforts que pourrait faire la CENA.
Aujourd’hui, comme l’ont dit les instances internationales, les décisions de notre Cour sont à observer avec vraiment des pincettes. On sait qu’il y a des magistrats et des avocats là-bas mais les décisions ne sont pas des décisions des hommes que nous considérons ou que nous devons considérer comme des personnes expertes et honorables.»
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