Sorbonne : le blackface qui fâche

Le 25 mars dernier, devait de se jouer entre les murs de la Sorbonne, la pièce « Les Suppliantes », d’Eschyle. Pour l’occasion, Philippe Brunet, metteur en scène, a alors décidé de recourir au « blackface ». Une décision vivement critiquée et pointée du doigt par de nombreux détracteurs qui voyaient en cette pièce, une véritable humiliation. 

Pour rappel, le blackface consiste à peindre en noir le visage de personnes blanches. A l’époque, à savoir au XVIIe siècle, cette pratique avait pour but de tourner en dérision les personnes à la peau noire. Esclavage, colonisation, tous les prétextes étaient alors bons pour pointer du doigt le continent africain et ses représentants. Aujourd’hui, la pratique n’est toujours pas acceptée, il y a quelques jours, le 26 mars dernier, le Parlement européen, au même titre que le Comité pour l’élimination des discriminations raciales de l’ONU, a adopté une résolution visant à condamner cet usage. 

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Brunet réplique et défend sa position

La pièce signée Philippe Brunet elle, n’a pas échappé au bad buzz. Depuis le début, de nombreuses personnes l’ont ainsi alerté au sujet de son choix qui, très vite, a suscité l’indignation. Toutefois, ce dernier a décidé de se défendre. Se présentant comme un « helléniste »  et le digne héritier de la part africaine de la Grèce antique, Brunet assure ne pas vouloir choquer. Malheureusement, la polémique aura pris le pas sur l’art et la pièce de théâtre que ce dernier tentait alors de mettre en scène. 

Le blackface, une tradition historique

Certains de ses défenseurs mettront ainsi en avant le côté artistique de son choix, rappelant qu’aux Pays-Bas, en Belgique ou encore à Dunkerque, en France, les festivaliers et autres carnavaliers perpétuent la tradition du blackface. D’autres encore, rappelleront que Michel Leeb a, durant des années, joué le personnage d’un homme noir, au visage entièrement maquillé sans que cela n’offusque personne. De l’autre côté, ils ont été très nombreux à appeler ces artistes à faire preuve d’empathie en se mettant à la place de ces personnes, descendants d’Africains, Africains eux-mêmes, moquées et pointées du doigt à longueur de temps.

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