Dans sa sortie médiatique du lundi dernier, le président Patrice Talon a exprimé son désir de convier, dans les prochains jours, les forces de l’opposition pour un dialogue social. En prélude à ce dialogue, la Conférence épiscopale plaide pour le retour des fils et filles du Bénin contraints à l’exil.
La Conférence épiscopale du Bénin s’est réunie du 21 au 23 mai 2019 au grand séminaire Monseigneur Louis PARISOT de Tchanvédji dans la commune de Klouékanmè (département du Couffo) pour sa troisième session plénière ordinaire, au titre de l’année pastorale 2018-2019. Au cours de ces assises, la Conférence s’est penchée sur la situation socio-politique du pays. Elle note «avec regret la déconstruction progressive de l’esprit et surtout de l’héritage de l’historique Conférence des Forces vives de la Nation».
Elle invite tous les acteurs politiques du Bénin à renouer avec les principaux acquis de cet événement majeur et fondateur de notre histoire commune. Et en prélude du dialogue annoncé par le chef de l’Etat, la Conférence Episcopale du Bénin «plaide auprès des autorités pour le retour au bercail de tous les fils et filles du Bénin contraints à quitter le territoire national pour une raison ou une autre, la jouissance totale des libertés d’expression et de mouvements par tous les citoyens et enfin, la restauration d’un climat de paix et de confiance dans le pays». Car, le développement souhaité pour le Bénin ne saurait s’opérer sans un vivre-ensemble apaisé et harmonieux.
Condoléances aux familles éplorées
La Conférence épiscopale a déploré la manière dont le processus électoral a été conduit et les évènements qui ont suivi les élections législatives du 28 avril dernier. Malgré leurs multiples démarches et interventions en vue de l’organisation d’élections législatives inclusives, «les Evêques du Bénin ont vécu avec amertume la poursuite du processus électoral qui a abouti à l’installation d’un nouveau parlement sans les partis d’opposition de même que la vague des violences post-électorales qui ont occasionné des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels».
La Conférence a saisi l’occasion pour présenter «ses condoléances aux familles endeuillées par les violences post-électorales et à la famille de notre compatriote Fiacre Gbediji, le guide des deux touristes français enlevés récemment dans le Parc de Pendjari».
Offre de médiation
A l’issue de ses assises, les Evêques du Bénin renouvellent à l’endroit des acteurs politiques de tous bords «leur offre de médiation impartiale en vue d’une vraie réconciliation entre les fils et filles du Bénin». Pour la conférence, sans un vrai dialogue dans l’écoute mutuelle et la recherche de la vérité et de la justice, aucune communauté humaine politique ou religieuse ne peut prospérer. Car, non assumés totalement et non intégrés par l’esprit du peuple, tout projet de société et toute réforme risquent d’échouer à moyen ou à long termes.
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