Au lendemain des élections législatives au Bénin, des voix s’élèvent pour dénier aux prochains membres du parlement toute légitimité. Joël Aivo est plutôt d’avis avec ces opinions. Dans une interview accordée à la radio allemande Deutsche Welle, le constitutionnaliste constate que « l’élection a eu lieu dans les conditions qui ne plaisent à personne ». Elle n’avait de son point de vue « rien de démocratique » et les béninois ont fort heureusement bien compris les enjeux en n’apportant pas leur soutien à ce processus électoral. « Le taux d’abstention est l’un des plus élevés du renouveau démocratique » estime l’universitaire. Ce parlement est donc « complètement illégitime » et on se demandera pendant 4 ans si cette Assemblée nationale représente entièrement les béninois qui l’ont combattu et privé de sa légitimité. Si ce parlement pourrait agir au nom du peuple souverain d’autant plus que ceux qui n’ont pas voté sont extrêmement plus nombreux que ceux qui ont voté.
Si seulement la constitution permettait de dissoudre ce parlement
Joël Aivo regrette qu’il y ait pas dans la loi fondamentale « un droit de dissolution qui aurait permis après des échanges et des accords, de pouvoir mettre un terme à ce parlement qui n’honore pas notre démocratie (parce que) issu d’un simulacre d’élection , d’une élection privée de légitimité et d’assise populaire ». Quand on lui demande s’il est encore possible d’entreprendre des actions pour corriger le tir, il répond : « je ne peux pas vous dire qu’il n’y a rien à faire. On ne peut pas s’accommoder d’un parlement qui ne représente qu’une infirme partie des béninois. Ce parlement n’aura jamais la légitimité de représenter les béninois et d’agir en leur nom. Si j’avais été au pouvoir je sais ce que j’aurais fait. Les béninois ont privé ce parlement de leur confiance et ce parlement devra le plus vite possible disparaître de notre système politique ».
Ce qui le réjouit, c’est la résistance du peuple béninois qui s’est manifestée par le taux d’abstention. Il espère que ce sera un « socle » sur lequel il sera possible de rebâtir la démocratie du pays.
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