Au lendemain de l’annonce du président Patrice Talon relative à une invitation prochaine de la classe politique au dialogue, l’opposition réagit. Dans une déclaration lue par l’ancien député Eric Houndété cet après-midi au siège de la résistance nationale pour la démocratie à Cotonou, elle évoque un préalable.«Il n’y a pas de dialogue et de paix sans vérité et justice» affirme l’opposition en réaction à une éventuelle invitation du chef de l’Etat au dialogue. Le président de la République, dans son message à la nation dans la soirée du lundi 20 mai 2019, annonçait: «J’inviterai très prochainement toute la classe politique pour des échanges directs, francs et constructifs au profit de notre bien commun, le Bénin.»
Dans cette adresse à la nation, l’opposition voit l’expression d’un président qui «continue à jouer de la ruse». Elle parle d’«un président sans parole» et se demande «comment discuter avec un homme qui n’écoute personne d’autre que lui-même, en se jouant de l’institution qu’il incarne, la classe politique, les leaders religieux, la société civile, la Cedeao, l’Union africaine, l’Oif, la communauté internationale en générale».
Se conformer à la décision du peuple
Pour les forces politiques de l’opposition, «le préalable au dialogue et pour la restauration de la démocratie béninoise est la liberté sans condition du parlement». «Cela est non négociable» déclarent-t-elles. A les en croire, c’est en respect du message exprimé par le peuple le 28 avril 2019. «Le message du peuple souverain est suffisamment clair pour que l’on continue de s’y tromper» estime l’opposition.
Il s’agit du refus de ce qu’elle appelle «confiscation du pouvoir législatif et la nomination des 83 députés de l’Assemblée nationale par le président Talon». Pour l’opposition, le peuple a opposé un refus total au président Talon qui devrait en tirer les conséquences et prendre les décisions idoines, mais «c’est le déni de réalité qui l’empêche de décrypter ce message de la majorité».
La résistance se poursuit
Pour sa part, l’opposition entend jouer sa part pour faire respecter ce message. «Aucune opposition responsable ne peut concéder ce que le peuple souverain a si énergiquement rejeté et pour lequel il a déjà consenti de lourds sacrifices» martèle-t-elle. Elle se réserve le droit et l’obligation de réfléchir à une stratégie de lutte conséquente et bien adaptée pour y arriver. «La résistance se poursuit et bientôt un nouveau jour se lèvera sur le Bénin» déclare l’opposition.
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