L’ancien premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou s’est prononcé sur l’actualité du pays dans une émission grand public du site d’informations français Le Nouvel esprit public. Il pense que Talon ne peut pas prétendre s’inspirer du modèle rwandais. Pour l’ancien premier ministre, la démocratie est sous boisseau au Bénin et le président de la République se dit admiratif de Paul Kagamé et du modèle rwandais.
«Sur le modèle Rwandais, il manque au Bénin toutes les conditions», relève l’ancien premier ministre. Au Bénin, «nous venons d’une démocratie apaisée». Il prend exemple sur les pays démocratiques tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Ghana pour montrer que ces pays sont à 7, 8 et 9% de croissance de PIB. Et le Bénin n’est pas tombé «en dessous de 4 et ni monté au-dessus de 7% de croissance du PIB». Donc, «il n’y a eu aucun signe que les démocraties de cette région aient eu de mauvaises performances. Et que pour améliorer ces performances économiques, la discipline et la suppression de toutes les libertés soient quelque chose de nécessaire».
Lionel Zinsou estime qu’on peut prétendre être admiratif de Paul Kagamé qui «est considéré comme le meilleur, de loin, par toutes les instances, de tous les gestionnaires publics en Afrique». Mais, quand on est loin de faire partir des meilleurs gestionnaires publics et pas dans les mêmes conditions, on ne peut pas appliquer les mêmes méthodes. Mieux, l’ancien numéro 2 du gouvernement béninois précise qu’être «un homme d’affaires qui vit de marchés publics en Afrique, ce n’est pas tout à fait être un homme d’affaires». Et «construire une immense fortune sur des marchés publics c’est quelque chose d’un peu différent».
Toute l’Afrique a été trahie
L’homme est revenu sur les dernières élections pour dire que le «Bénin était une grâce». Mais, aujourd’hui avec des élections sans opposition, nous sommes dans un pays «où nous avons désormais, un parlement monocolore et où les futurs candidats (même quelqu’un comme moi j’ai été prévenu) ont été prévenus que dans 23 mois, à la prochaine élection présidentielle, je serai inéligible». Il pense que «tous les candidats qui dans les sondages peuvent avoir une chance d’être élus, ne seront pas éligibles», lors de la prochaine élection présidentielle.
Et donc, le Bénin a trahi un idéal de démocratie dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. Il précise que «toute l’Afrique se trouve au fait trahie» parce que le Bénin était l’espoir d’une démocratie qui progresse. Il a indiqué que malgré la mise à l’écart de l’opposition, on a eu un résultat des élections «qui montre un attachement incroyable et profond des populations au contrôle démocratique et aux libertés publiques».
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