Patrice Talon a rencontré le vendredi 31 mai dernier le corps diplomatique au palais de la Marina à Cotonou. Il a promis à ses vis à vis que le ministère de l’intérieur irait très prochainement auprès des partis politiques pour les aider à obtenir le certificat de conformité. Cette annonce, loin de réjouir Donklam Abalo , le conforte dans l’idée que c’est bel et bien le chef de l’Etat qui a empêché l’opposition d’aller aux élections législatives d’avril dernier.
« Il était le nœud gordien qui a empéché l’opposition d’aller aux élections »
“Nous prenons sa déclaration comme un aveu. L’aveu qu’il était le nœud gordien qui a empêché l’opposition d’aller aux élections. S’il dit que le ministère va rencontrer les partis politiques et leur délivrer le certificat de conformité, ça veut dire qu’il sait que le ministère aurait pu le faire avant qu’on aille aux élections, en permettant à l’opposition d’y aller” a déclaré le porte parole de l’Union Sociale libérale sur les plateaux de 100% Bénin (émission de Sikka Tv), le lundi 03 juin. Par ses déclarations, le chef de l’Etat reconnaît , qu’”on a usé de manoeuvres administratives pour régler des problèmes politiques, empêcher l’opposition d’aller aux élections” a t-il ajouté.
“Il ne peut pas être celui qui dirige le dialogue”
En ce qui concerne le dialogue annoncé par le chef de l’Etat, M Abalo, fait remarquer qu’il n’y a aucun chronogramme qui suit cette annonce. C’est pour lui une déclaration d’intention qui n’est pas suivie d’actes. Même s’il doit avoir dialogue affirme t-il, il faut que Patrice Talon ne se présente pas comme médiateur. “Il ne peut pas être celui qui dirige le dialogue” martèle fermement Donklam Abalo. Les autres conditions au dialogue sont: l’ouverture d’une enquête internationale indépendante pour faire la lumière sur les tueries de Cadjèhoun et la disposition du chef de l’Etat à accepter les résultats de ces consultations, selon le porte parole de l’Usl. Il ajoute que ce dialogue pourrait conduire à l’annulation des élections législatives d’avril dernier.
Comme des enfants
Donklam Abalo pense par ailleurs que le chef de l’Etat cherche à polir son image en montrant qu’il est prêt à l’ouverture. Le porte parole de l’Usl ne digère d’ailleurs pas les propos qu’il utilise quand il parle d’aide du ministère de l’intérieur aux partis politiques. A l’en croire Patrice Talon assimile les partis d’opposition à des “enfants qui ne (comprennent) rien du tout” , réhaussant par la même occasion l’image de « (ses deux partis qui comptent) des intellectuels d’un certain niveau capables de régler les problèmes sans contorsions ».
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