D. Lokossou : La Haac est une institution régie par des textes (…) On n’a pas besoin d’assigner une mission particulière

L’ancien secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Dieudonné Lokossou, était ce mercredi 24 juillet 2019, l’un des invités de l’émission 100% Bénin de Sikka Tv. Avec le journaliste et l’ancien directeur général de l’Ortb, Georges Amlon, le syndicaliste et panafricain s’est prononcé sur l’état de la presse béninoise que le chef de l’Etat a invité la 6ème mandature de la Haac à sortir de « l’amateurisme et de la vénalité ». Pour Dieudonné Lokossou, certes le problème de la presse est flagrant mais assigner une mission à la Haac n’en est pas la solution.

Le constat fait par le chef de l’Etat, Patrice Talon, sur le mauvais état de la presse béninoise est un constat réel mais il ne suffit pas d’assigner une mission à la Haac pour en découdre avec cela. C’est l’opinion de Dieudonné Lokossou, l’ancien secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) qui était invité sur l’émission 100% Bénin de Sikka Tv pour se prononcer sur la mission confiée par Patrice Talon à la 6ème mandature de la Haac, celle de « sortir la presse béninoise de l’amateurisme et de la vénalité ».

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La Haac doit être dirigée par des journalistes

Pour Dieudonné Lokossou, avant de résoudre le problème de la presse, il convient de faire un profond diagnostic afin de connaître réellement ce qui est à la base de cette médiocrité si tant reprochée aujourd’hui au monde des médias. D’après lui, la presse a perdu de sa superbe à cause de la recherche de l’argent facile et de la corruption. Cette corruption provient surtout des acteurs politiques selon Dieudonné Lokossou.

« On avait une presse très réputée mais aujourd’hui vous avez des titres siamois… Lorsque vous allez dans une rédaction par exemple et on vous écrit, on vous dit c’est ça qu’il faut faire. Il faut mettre tels titres. Ce n’est pas bon. Ce n’est pas franc. On est entrain de prostituer une noble profession», déplore-t-il.  « Il revient aux journalistes de sortir de ce travers et de prouver à ceux (ndlr le monde politique, les acteurs politiques) qui les utilisent et viennent encore les dénoncer qu’ils sont réellement des professionnels. », explique-t-il soulignant toutefois qu’il existe encore dans le métier, certains qui sont encore professionnels et droits.

Parlant de la mission confié à la 6ème mandature de la Haac par le chef de l’Etat, le syndicaliste et panafricaniste n’en voit pas trop l’utilité car, estime-t-il, les textes de lois de l’institution sont là pour dire quoi faire. « L’institution est régie par un texte de loi à partir de ce moment, on n’a pas besoin d’assigner une mission particulière aux gens », pense Dieudonné Lokossou. Pour lui, ce qu’il y a plutôt à faire c’est de ne pas y mêler la politique qui, à son avis, a causé beaucoup de torts à la mandature sortante. Pour mieux comprendre, le syndicaliste propose de s’interroger sur les actes posés par cette mandature « Si je prends le cas des journaux qui ont été fermés et plus spécialement un journal qui n’est pas aux ordres ‘’La nouvelle tribune’’ et que la Haac qui est chargée de réguler a assigné parce qu’il aurait diffamé le chef de l’Etat. (…) Même en France, les présidents assignent les journaux. Il ne revient pas à la Haac d’assigner», explique l’ancien Sg de la Csa qui souhaite que les journalistes puissent eux-mêmes diriger l’institution. « La haac est une structure où la politique ne doit pas intervenir, il est temps que les journalistes réfléchissent et que cette structure soit animée et dirigée par des journalistes».

2 réponses

  1. Avatar de gombo
    gombo

    L’idee même que le chef de l’état se prononcé sur l’etat traduit la méconnaissance du rôle des pouvoirs publics.
    Il b’appartient ni à Talon, ni à la Haac de moderniser ou professionnaliser la presse.
    Ce rôle revient aux patrons de presse et aux journalistes.
    Le seul rôle de l’etat Est de gérer les ondes hertziennes qui sont un bien public , de protéger la liberté de la presse consignée dans la constitution, et de veiller à ce les acteurs politiques suent un accès égal aux médias publics.
    Talon croit qu’il est un roi à qui Dieu aurait donné la mission de recréer le Bénin à son image à lui qui est loin d’etre Reluisante pour commencer.
    Quand comprendra t il l essence de la démocratie de la séparation des pouvoirs du rôle de l’executif et les prérogatives du chef de l’etat ?
    Vivement que ces imposteurs dégagent !!!!

  2. Avatar de Toribaug
    Toribaug

    La démocratie n’est pas l’impolitesse ni la propagande des radios des «  mille collines » envers les autorités en place
    Il n’y a pas l’amour du pays !
    La France ne développera jamais votre pays à votre place !

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