Rien ne semble être en mesure de pousser la Turquie à revoir ses plans concernant l’achat du système de défense antiaérien russe, S-400, pas même les menaces américaines. En effet, Washington a plusieurs fois mis en garde Ankara contre l’achat de ces technologies estimant que ces dernières étaient incompatibles avec les recommandations mises en place par l’Otan, dont la Turquie est l’un des membres.
Résultat, afin de faire plier Erdogan, Washington a mis en place une stratégie résolument offensive. Ainsi, les États-Unis ont assuré que la Turquie sera exclue de leur programme d’avions de chasse F-35 si elle ne revenait pas sur sa décision. En effet, Washington estime que la Russie aura désormais les moyens d’avoir accès aux secrets les mieux gardés concernant l’avion furtif américain, mettant ainsi en danger la technologie développée. Une demande qui n’a pas suffi à faire plier Erdogan, pour qui ces menaces en resteront là. Selon ses dires, Washington n’osera pas et ne peut se permettre d’ouvrir un front contre son allié indispensable au sein de l’Otan, mais aussi et surtout au sein du Proche-Orient.
La Turquie, sereine
Mais ce n’est pas la seule et unique raison à ce constat signé Erdogan. En effet, selon lui, la Turquie est trop engagée au sein du programme F-35. La priver de ces avions serait ainsi du vol, Ankara ayant déjà déboursé près de 1,4 milliard de dollars afin de s’offrir 116 appareils. Un chiffre relativement important qui la place comme étant le 3e plus gros acheteur mondial, derrière le Japon et le Royaume-Uni. Enfin, 936 composants réalisés en Turquie servent à la construction des avions, composants qu’il faudrait alors produire ailleurs pour les États-Unis, si jamais il venait à y avoir sanctions et embargo. Une situation qui représenterait une perte importante, en terme de temps mais aussi en terme de finance.
Washington donne jusqu’au 31 juillet
Pour le moment, la situation semble ainsi se résumer à cette passe d’armes. Toutefois, Washington a donné jusqu’au 31 juillet à la Turquie pour revoir ses plans. D’ici là, rien ne devrait donc se passer, cependant cette date franchie, si rien n’a évolué, la situation pourrait alors prendre une toute nouvelle tournure. D’autres pays, comme la Chine ou l’Inde ont également succombé à la technologie russe, vendue à un coût près de deux fois moins cher que le système américain. De quoi intéresser de nombreux acteurs, d’autant que le système est vendu sans contrainte d’utilisation.
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