Le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) Kassa Mampo était l’invité de l’émission 100% Bénin de SIKKA TV d’hier lundi 12 Août 2019. Il a réaffirmé l’opposition de sa centrale par rapport à l’évaluation des enseignants qui ne vise qu’à licencier des agents de l’Etat pour baisser la masse salariale.
La CSTB reste constante dans son raisonnement et fidèle à sa ligne de conduite par rapport à l’évaluation programmée des enseignants reversés pour le compte de 2008. Pour le secrétaire général de cette centrale, le boycott de l’évaluation est de mise. Kassa Mampo a révélé au cours de cette émission que l’objectif de cette évaluation est de licencier les agents de l’Etat. Il a expliqué que lors de la dernière rencontre entre le chef de l’Etat et les sept centrales et confédérations syndicales en présence des trois ministres des différents ordres d’enseignement, le président Talon a informé que «nous (Etat béninois) avons des difficultés avec nos partenaires techniques et financiers». Selon le président, la masse salariale pèse assez lourd dans le budget. Ce qui ne permet pas au Bénin d’être éligible auprès des partenaires. Donc à l’en croire, le Bénin est obligé de voir comment se débarrasser des agents de l’Etat qui peuvent être recrutés par le privé.
Selon les explications de Kassa Mampo, l’Etat va signer des contrats avec les privés qui vont employer ces agents-là. Pour lui, cela veut dire qu’on veut précariser des agents qui ont déjà un contrat à durée indéterminée. Mieux, au bout du compte, on veut confier l’enseignement au privé pour que l’Etat cesse de dépenser plus dans ce secteur. Le syndicaliste indique que vers la fin de cette rencontre, le président Talon a dit que pour obliger tout le monde à accepter de se faire évaluer, qu’il va démobiliser tous les 18000 enseignants reversés en 2008.
Incongruités
Kassa Mampo a tenu à préciser que tout le monde n’est pas pour l’évaluation dans cette forme. La CSTB est pour l’évaluation sous la forme où les enseignants reçoivent la visite des conseillers pédagogiques et des inspecteurs en situation de classe. Mieux, il estime qu’on ne peut pas être évalué pour être licencié. Aucun texte de la République ne dit qu’un agent en fonction doit faire concours sur table pour être maintenu. Il rappelle qu’il y a eu une évaluation des enseignants en mai 2018 dont les résultats n’ont jamais été publiés parce que plus de 98% des enseignants ont obtenu la moyenne. Alors, l’Etat a voulu reprendre. Les enseignants ont alors compris que l’objectif n’était pas de diagnostiquer les insuffisances des enseignants afin de renforcer leurs capacités. Mais, l’objectif serait de renvoyer les enseignants. Un enseignant ne peut être évalué qu’en situation de classe. En janvier 2019, l’Etat a tenté d’évaluer les enseignants du secondaire sans succès. Et ce n’est qu’après cet échec, que le gouvernement est revenu à la charge pour dire que c’est dans le rang des enseignants reversés de 2008 qu’il y a beaucoup de défaillants.
12 ans de formation
Selon Kassa Mampo, ces reversés qui ont été formés au cours des 12 ans de carrière, ont subi des examens professionnels dans les écoles, sur le terrain, à l’INFRE. Beaucoup ont le CAP, le CEAP, le CAPES, le BAPES. Ils sont les cadres de nos écoles et collèges. Aujourd’hui, les directeurs, les censeurs, les surveillants, les conseillers pédagogiques sont des reversés de 2008. Mieux, le syndicaliste ne comprend pas comment on peut dire que ces enseignants sont défaillants alors que les résultats des derniers examens sont excellents et même le gouvernement s’en félicite.
De plus, l’école béninoise a besoin pour la rentrée prochaine de plus 21 mille enseignants. Et au lieu d’améliorer les conditions de ces enseignants reversés, l’Etat veut les licencier. Il invite tout le monde à barrer la route à un gouvernement qui veut privatiser l’éducation au Bénin.
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