Mardi dernier, Donald Trump a appelé depuis le bureau ovale au retour de la Russie dans le G7. Le président américain juge plus « sensé » la présence de la Russie à ce sommet, étant donné que plusieurs sujets à aborder auront rapport avec le pays de Vladimir Poutine. Mais cet appel du président américain est très mal accueilli par plusieurs leaders du G7.
La chancelière allemande Angela Merkel, le premier ministre britannique Boris Johnson et le premier ministre Canadien Justin Trudeau sont radicalement contre le retour de la Russie dans le G7. Pour rappel, la Russie avait en été exclue du G7 suite à l’invasion de la Crimée en 2014. Les dirigeants allemand, britannique et canadien sont fermement opposés à la présence du leader russe à Biarritz en France où se tient le sommet du G7. Le retour du président Poutine au G7 qui sera de ce fait reformé en G8 se heurte à une exigence.
Des avancées concrètes attendues en Crimée par l’Allemagne
Les leaders sus cités veulent des avancées notables sur le dossier ukrainien. La Chancelière allemande a certes reconnu de légères améliorations dans la mise en œuvre des accords de paix en Ukraine orientale, mais ces améliorations sont insignifiantes. « Si nous faisions là vraiment des progrès, alors nous aurions une nouvelle situation. Or, a-t-elle précisé, nous n’avons pas encore assez avancé ». La chancelière allemande s’exprimait ainsi en conférence de presse conjointe avec le premier ministre britannique Boris Johnson qui effectuait sa première visite à l’étranger depuis sa désignation au poste de premier ministre britannique.
Les britanniques n’ont pas oublié l’empoisonnement de Sergueï Skripal
De son côté, le premier ministre britannique est allé dans le même sens que son hôte allemand : « Je pense tout à fait comme la chancelière que la situation permettant un retour de la Russie dans le G7 demande encore à être réalisée » a-t-il déclaré au cours de cette conférence de presse. Il a aussi rappelé la tentative d’assassinat de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia sur le territoire britannique par les russes. Même si la Russie s’en est toujours défendue, Londres l’accuse d’avoir empoisonné l’ancien espion russe au moyen d’une arme chimique, l’agent neurotoxique Novitchok, à Salisbury en 2018.
Le Canada radicalement opposé
Le Canada est aussi fortement opposé au retour de la Russie au G7. La ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland a exprimé la position du Canada qui subordonne le retour de la Russie au G7 à son retrait des territoires ukrainiens qu’elle occupe. Le Canada qui a plus d’un million de citoyens originaires de l’Ukraine insiste sur le problème de la Crimée : « Je pense que tout le monde sera très heureux d’inviter la Russie à être membre à nouveau du G7, une fois qu’elle va partir de la Crimée et du Donbass. C’est très simple », a-t-elle déclaré jeudi.