Dans son point de presse de ce jeudi 26 septembre 2019, le président de la Commission électorale nationale autonome (CENA) Emmanuel Tiando a apporté des éléments d’éclaircissements sur les faits dénoncés par le président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC) Jean-Baptiste Elias.
Selon le président Tiando, l’essentiel de l’argumentation de Jean-Baptiste Elias est axé sur la dénonciation du non-respect de l’application de la loi et la non censure des irrégularités constatées avec en toile de fond une accusation de traitement déséquilibré des dossiers des partis politiques. Alors, il a rappelé qu’au cours du point de presse du 13 mars 2019, la CENA, ses collaborateurs et lui se sont longuement expliqués à ce sujet en «révélant la méthodologie suivie dans l’étude des dossiers de candidature ainsi que les délibérations de la plénière concernant ces dossiers». Il a aussi rappelé que l’examen préliminaire des dossiers a été effectué par un comité de cadres qui l’a soumis à l’examen de la plénière avec toutes les observations d’irrégularités apparues dans chaque dossier.
Violation flagrante du code électoral
Chaque observation a fait l’objet de débat sur son importance par rapport aux dispositions du code électoral et sur la pertinence de son maintien au nombre des griefs à retenir par la CENA. Aux dires de Emmanuel Tiando, la plénière après avoir fait une appréciation globale de toutes ces observations a, à l’unanimité, décidé que les observations de manquements communes à toutes les listes et celles qui dépendent de l’administration ne seraient pas prises en compte. C’est pourquoi «la CENA n’a pris en compte que les observations qui constituent véritablement une violation flagrante du code électoral».
La Cena ne dépend pas du ministère de l’intérieur
A propos de l’injustice liée à deux façons de traiter les dossiers au ministère de l’intérieur et à la CENA évoquée Jean Baptiste Elias, le président Tiando a rappelé que son institution n’est pas un service du ministère de l’Intérieur. Pour lui, «son fonctionnement repose sur son autonomie organisationnelle et délibérante». Et donc, «établir une comparaison entre la méthodologie du ministère de l’intérieur et celle de la CENA relève d’un mauvais procès d’autant que ces deux institutions n’ont jamais établi une plateforme méthodologique commune pour l’étude des dossiers».
Réforme territoriale
Concernant les cas de discordances des lieux de naissance entre les cartes d’électeur et d’autres pièces produites par certains candidats, le président de la CENA estime que cette discordance se comprend aisément et n’est pas imputable aux intéressés. Elle est la conséquence de la réforme territoriale intervenue en 1978 dans notre pays et qui a créé de nouvelles circonscriptions administratives. C’est au vu des mutations induites par cette réforme et qui ont des conséquences dans la délivrance des papiers et autres pièces que la CENA n’a pas pu censurer ces discordances d’autant plus que plusieurs de ces candidats ont produit des certificats d’individualité.
Pour le président de la CENA, dénoncer «ces prétendues insuffisances relève d’une méconnaissance grave de l’évolution de l’administration territoriale béninoise». Il conclut son point de presse en disant que le président de l’ANLC qui se veut le «grand justicier de la République», a «manqué de professionnalisme et d’objectivité au cours de sa dernière sortie médiatique contre la CENA».
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