Alors que la Russie a été réintégrée il y a un an à peine, au sein de l’Agence mondiale antidopage (AMA), voilà qu’une nouvelle enquête a été lancée à l’encontre de Moscou, le 23 septembre dernier. En effet, les autorités régulatrices du monde du sport soupçonnent la Russie d’avoir contourné certaines règles du pacte la liant à l’AMA.
Cette enquête, qui devrait une nouvelle fois relancer le débat sur la place du dopage dans le sport russe, pourrait coûter très cher à Moscou. En effet, il n’est pas à exclure que la Russie soit une nouvelle fois absente des prochains Jeux olympiques. Une véritable surprise, quand on sait qu’au mois de janvier dernier, Moscou semblait vouloir mettre un terme définitif à cette grave crise touchant le sport mondial, en remettant l’ensemble des données concernant les analyses sanguines effectuées entre 2012 et 2015 directement par l’agence antidopage russe.
Des incohérences poussent l’AMA à agir
Avec toute cette série de chiffres et de données, l’AMA a alors décidé de sévir contre plus d’une centaine de sportifs russes, soupçonnés et accusés d’avoir participé à une campagne de dopage de masse, des années durant. Cependant, après de longues et studieuses analyses, les experts de l’université de Lausanne, mandatés par l’Agence mondiale antidopage, ont découvert plusieurs incohérences et résultats troubles. Piquée, leur curiosité les a poussé à enquêter un peu plus en profondeur. Toutefois, ces découvertes n’ont, à ce jour, pas encore trouvé d’explication… Résultat, l’AMA a décidé d’ouvrir « une procédure formelle de conformité à l’encontre de Rusada (l’agence russe antidopage) » offrant trois semaines seulement à la Russie pour s’expliquer.
La Russie, pointée du doigt
Olivier Niggli, directeur général de l’AMA, a confirmé ces informations au Monde, affirmant qu’à ce jour, personne n’était en mesure de fournir quelconque explication sur les données découvertes. Ces chiffres eux, n’ont toutefois pas été touchés par l’agence russe antidopage. En effet, s’il y a effectivement eu des manipulations, l’État russe pourrait être directement impliqué. Une situation pas si inattendue que ça puisque beaucoup d’experts s’accordaient pour dire qu’en transmettant autant de données susceptibles de faire tomber des centaines d’athlètes, l’État russe pouvait être tenté par une falsification. « Il serait très compliqué de falsifier des documents individuels, mais nous ne sommes pas naïfs », affirmait il y a peu, le chef du service d’enquête de l’AMA, Günter Younger.
Aujourd’hui, si l’implication de l’État russe est confirmée, l’AMA et le CIO pourraient ainsi décider de sévir très lourdement. Une nouvelle suspension au sein de l’AMA serait étudiée, au même titre qu’une suspension aux prochains Jeux olympiques de 2020, qui auront lieu à Tokyo. Enfin, l’interdiction pour la Russie d’accueillir et organiser une compétition internationale pourrait également être prononcée.
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