La justice française l’a autorisé, le dernier livre de Tariq Ramadan est sorti le 11 septembre dernier. L’occasion pour l’islamologue de donner son point de vue sur l’affaire qui a entaché son nom et sa réputation auprès du grand public et de la communauté musulmane plus précisément. Un livre dans lequel ce dernier règle également ses comptes avec ses accusatrices et détracteurs.
S’il ne dévoile rien concernant le fond de ses affaires, Ramadan semble toutefois vouloir se dédouaner. S’il reconnaît des erreurs, qui l’ont d’ailleurs poussé à passer dix mois en prison avant d’être finalement libéré, remis en liberté au mois de novembre dernier, le prédicateur sort de son silence. Soucieux de ne pas alimenter la polémique au cours des mois ayant suivi sa libération, ce dernier a organisé sa défense de deux manières. Un premier passage sur le plateau de Bourdin, à RMC ainsi que la sortie de son ouvrage.
Ramadan, une défense en deux temps
Concernant les deux premières plaintes, Ramadan a tout d’abord nié un quelconque rapport avant d’avoir une relation consentie. Afin d’étayer ses propos, il a alors révélé de nombreux SMS échangés supposés prouver son innocence. Sur le plateau de RMC, il avouera d’ailleurs avoir été à l’encontre des principes qui sont les siens. Souhaitant se faire pardonner, il présente alors ses excuses aussi bien à sa famille qu’à Dieu.
Pour le reste, ce dernier affirme n’être jamais allé dans l’un des hôtels à Lyon ou une scène de viol aurait supposément eu lieu, il ne connaîtrait d’ailleurs pas la troisième femme qui l’accuse. En effet, ce dernier affirme avoir été aux États-Unis au moment des faits et a présenté une réservation d’avion montrant qu’il serait arrivé après les supposés faits. Une défense que la police a plusieurs fois réussi à démonter, affirmant avoir la preuve que l’islamologue s’était rendu dans la capitale des Gaules plus tôt que ce qu’il avance depuis le début.
Ramadan parle de Dreyfus
Dans son livre, Devoir de vérité, Ramadan continue de se poser comme victime d’un traquenard. Diabolisé, celui qui a été dépeint comme un homme violent règle ses comptes. Après des mois en prison, ce dernier n’hésite pas à se comparer à Dreyfus, une affaire scandaleuse au cours de laquelle ce capitaine de l’armée a été accusé de haute trahison en 1894, sur fond d’antisémitisme, avant d’être réhabilité en 1906. « Il existe, hélas, de nombreuses similarités entre les deux affaires », écrit-il notamment dans son dernier ouvrage, pointant du doigt le racisme antimusulman régnant en France, comparable selon lui à la montée de l’antisémitisme de la fin du 19e.
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