France : un djihadiste présumé mort poursuivi en justice

Un procès pour l’histoire ? En effet, le PNAT, parquet national anti-terroriste française a décidé d’enquête contre Sabri Essid, soupçonné d’avoir commis des crimes contre l’humanité. Dans les faits, ce dernier aurait notamment visé la communauté Yézidie. Problème, le terroriste poursuivi est présumé mort.

Cependant, c’est bien cette ambiguïté qui pousse la justice à aller de l’avant. « Le pôle crime contre l’humanité, crimes et délits de guerre du Parquet national anti-terroriste a ouvert ce jour une information judiciaire contre un ressortissant français ayant rejoint les rangs de Daech », a ainsi affirmé le parquet dans un court communiqué de presse. Selon eux, les crimes commis auraient été perpétrés entre la fin 2014 et la mi-2016. Des chefs d’accusations assez graves pour que soit lancée une enquête.

Publicité

Sabri Essid, accusé de crimes contre l’humanité

Né en 1984, Essid est cependant considéré comme mort et ce, depuis un an et demi déjà. Une annonce confirmée par un média non officiel du groupe État islamique, mais qui reste encore à valider. L’enquête elle, fera cependant date dans l’histoire puisqu’il s’agit du premier homme à être poursuivi pour crimes contre l’humanité après avoir appartenu à Daesh. Faute de preuves concrètes concernant la mort d’Essid, un procès pourrait ainsi avoir lieu, permettant à la communauté Yézidie d’être reconnue victime et de se porter partie civile.

Une annonce saluée par la communauté

« C’est une avancée significative et inattendue », s’est ainsi félicité Me Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, association ayant longtemps lutté pour que les champs d’accusation soient élargis. Cette nouvelle qualification ouvre de nouvelles portes et des juges spécialisés vont travailler sur le dossier. « Cela a aussi une vertu pédagogique pour l’opinion publique, compte tenu de l’ampleur de ces crimes qui ont été planifiés à grande échelle » a continué ce dernier.

Pour rappel, des milliers de Yézidis ont été assassinés après que les combattants de l’EI aient envahi le mont Sinjar, fief de cette minorité kurdophone. Des milliers d’hommes ont été abattus alors que des centaines de femmes et jeunes adolescentes ont été enlevées afin d’être réduites à l’état d’esclaves sexuelles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité