Le Président Talon a rencontré ce jeudi au Palais de la Marina, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale du Bénin au sujet des conclusions et recommandations de son dialogue politique qui s’est déroulé la semaine dernière à Cotonou. L’ex député à l’Assemblée nationale Saka Fikara réagit et parle d’une violation de la constitution.
Que pensez-vous de la convocation ce jour de la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale par le Chef de l’Etat au Palais de la marina ?
La Constitution est carrément mise de côté. Talon se comporte comme le président de toutes les institutions du Bénin. La Conférence des présidents est une structure constitutionnelle d’une institution de contre pouvoir et donc ne saurait obéir au doigt et à l’œil du président de la République. Dans notre constitution, le président de la République ne s’adresse à l’Assemblée nationale que par discours sur l’état de la Nation et l’Assemblée nationale peut s’inspirer de son discours pour ses travaux.
Qu’est-ce que Talon aurait pu faire en tant que chef de l’Etat ?
Ce que Talon aurait dû faire pour ne pas ridiculiser le pays et sa constitution, c’est de faire ce que tout président « démocrate » d’un pays de démocratie aurait fait. Convoquer à la Présidence sa majorité parlementaire en consultation, et non convoquer une structure entière de l’Assemblée nationale à la Présidence de la République. Mais dans ce cas actuel, c’est les 83 députés qu’il lui fallait convoquer. Ça lui aurait fait un peu « république bananière » aux yeux de l’international qu’il redoute. Donc Talon a préféré la violation de la constitution que d’être la risée nationale et internationale.
Qu’est-ce qui risque de se passer après cette rencontre inconstitutionnelle entre Talon et les présidents de commissions parlementaires ? L’opposition va-t-elle rester sans réagir ?
Ce qu’il aurait fallu faire, c’est d’envoyer un projet de loi à l’Assemblée nationale avec comme argumentaire les raisons et les conclusions de leur fameux dialogue. Un petit projet de loi de 2 ou 3 articles suffirait pour résoudre le problème. 1- Un premier article pour amnistier des détenus politiques et les exilés politiques, et l’annulation de toutes les poursuites contre les opposants et surtout les jeunes en fuite etc.
Rencontre avec la conférence des Présidents : Talon pris en fragrant délit de violation de la constitution
2-La suppression de toutes les lois qui sont à l’origine de la destruction de tout notre édifice démocratique et des libertés générales et individuelles. Entre autres, les lois sur le code électoral, la charte des partis et le code pénal, la loi sur le renseignement, la loi sur le code numérique, etc. La résolution des problèmes actuels n’a pas besoin qu’on modifie la constitution. Si Talon veut la paix, qu’il évite de toucher à la constitution par ses 83 députés.
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