Né en France, Lionel Zinsou n’a jamais renié ses origines béninoises. Il dira d’ailleurs au cours d’une interview ce qui suit : « Je n’abolis pas le béninois qui est en moi ». Mais est-ce que les béninois lui rendent bien son amour pour la terre de ses ancêtres ? En 2016, alors qu’il se présente pour les élections présidentielles sous la bannière des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE), il subit une déculottée infligée par l’homme d’affaires Patrice Talon.
Non content de lui avoir infligé cette défaite, le destin lui porte encore un autre coup de massue en août 2019. Jugé pour usage de certificat falsifié et dépassement de dépense de campagne, il est condamné par la justice béninoise à cinq ans d’inéligibilité et six mois de prison avec sursis. Quatre mois plus tôt, le Bénin organisait des élections législatives exclusives. Seuls les deux partis favorables au chef de l’Etat (Union Progressiste et Bloc Républicain) ont pu participer à ce scrutin.
Quand Lionel Zinsou, apprend la nouvelle, il critique le pouvoir. Aujourd’hui encore, le banquier d’affaires ne caresse pas le régime en place dans le sens du poil. Dans une récente interview accordée au site La Tribune Afrique, il affirme que le Bénin « est le seul pays (africain) qui a fait un recul de 30 ans ». « Même les pays qui vont mal en matière de gouvernance et d’intégrité ou d’éthique, restent stables dans leurs mauvaises pratiques ou s’améliorent légèrement. Nous étions numéro 1 en termes de libertés de presse, de justice, de droit de travail ou de droit de grève, par exemple » informe l’économiste.
Ce ne sera qu’une « brève parenthèse »
Sur le plan politique poursuit-il, le pays connaissait l’alternance avec une opposition qui se maintenait et aujourd’hui, tout cela a disparu, regrette-t-il sans pour autant perdre espoir : « Cette régression est frappante. Ce sera selon moi, une brève parenthèse car l’opinion publique est intégralement contre cette situation ». Concernant les activités de sa société (Southbridge Bank) au Bénin, le franco-béninois informe qu’il a loué des bureaux à Cotonou il y a deux ans. Mais ils sont toujours vides parce qu’il n’est pas, semble-t-il, le bienvenu dans son pays.
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Condamnations, mesure d’inéligibilité, contrôles fiscaux
« J’ai cru décelé que je n’étais pas le bienvenu au Bénin à deux ou trois détails près : condamnations, mesure d’inéligibilité, contrôles fiscaux…Je suis considéré me semble-t-il comme étant plutôt malvenu, ce qui ralentit notre implantation » explique-t-il. Rappelons que l’entretien qu’il a accordé à « La Tribune Afrique » intervient bien avant la révision de la constitution. Peut-être se prononcera-t-il plus tard sur ce sujet.
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