Le Rassemblement National va devoir trouver la parade. En effet, le parti de Marine Le Pen pourrait bien être condamné à reverser pas moins de 11 millions d’euros à l’État s’il venait à être reconnu coupable d’escroquerie dans l’affaire des kits de campagne électorale remboursés par les deniers publics.
Pour Me Bernard Grelon, avocat représentant l’État, le Front national de l’époque a usé et abusé des techniques visant à lui permettre d’obtenir certains avantages financiers. Entre faux prêts et la surfacturation de certains services, le parti d’extrême droite aurait tout fait afin de détourner les règles électorales actuellement en vigueur en France afin d’obtenir la couverture et le remboursement de frais de campagne de certains candidats, notamment à l’occasion des législatives de 2012 tout en enrichissant le micro-parti Jeanne et une société de communication partenaire.
La justice se pose des questions
Sont ainsi jugés le parti politique en lui-même, ainsi que la société de communication Riwal, qui a longtemps travaillé avec le parti, ainsi que le micro-parti Jeanne. Sept personnes sont également jugées, dont le trésorier du Rassemblement national, Wallerand de Saint-Just ainsi que l’eurodéputé Jean-François Jalkh. Tous ces acteurs sont étroitement liés à Frédéric Chatillon, patron de Riwal et proche de la première heure de Marine Le Pen.
Le RN risque gros
Le parti, au fait de certains montages opérés par la société Riwal est pour sa part accusé de complicité et de recel d’abus de biens sociaux. Dans les faits, la justice soupçonne Riwal et le FN d’alors, d’avoir largement surévalué certaines prestations de communication et de marketing au profit de la société. Le micro-parti Jeanne est en fait soupçonné d’avoir prêté le montant du kit de campagne ainsi que les intérêts aux candidats aux législatives, qui lui rendaient immédiatement l’argent en achetant le matériel.
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De cette façon-ci, Jeanne a réussi à avancer 9 millions d’euros. Une fois les prêts effectués, le micro-parti attendait ensuite patiemment que l’État rembourser les frais de campagne afin de régler directement Riwal. Outre les législatives, 412.000 euros de prestations et d’impressions de tracts et autres objets du kit de campagne auraient été surévalués lors de la présidentielle de 2012.
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