Ce mercredi dans la soirée, la police nigériane opérait sur dénonciation une descente dans une église de Lagos et découvrait un camp de détention religieux où une quinzaine de personnes, des hommes et des femmes de 19 à 50 ans étaient gardés enchaînés. Les victimes auraient été, selon les déclarations de la police, amenées au sein de l’église pour chercher un secours spirituel en raison de leurs « maladies mentales » déconcertantes.
Une prison de délivrance…
Les victimes seraient pour la plupart retenues au sein de ce camp très particulier de délivrance, depuis plusieurs années. L’Eglise fondée par le pasteur Sunday Joseph Ojo, se dénommerait « Eglise de la Bénédiction et de la Bonté », un ministère tout orienté selon ses adeptes vers la Charité et la guérison.
Le Pasteur lui-même, arrêté en compagnie de 10 membres du staff paroissial, se targuerait d’avoir été oint pour ce service depuis 33 années, en 1986. Contacté par la presse nigériane, le pasteur se serait expliqué en ces termes : « Les gens ont été enchaînés à cause de leur état, (…) Beaucoup d’entre eux m’avaient mis dans le pétrin par le passé et c’est pourquoi je les ai enchaînés. Quand je vois qu’ils sont guéris, je les déchaîne. ».
Si la grande majorité des détenus dans sa “prison” de délivrance étaient des personnes apportées pour leur déficience mentale, le pasteur reconnaitraît néanmoins que son « camp » n’était pas un hôpital psychiatrique, mais se plaisait à rappeler que ceux qui étaient amenés à lui avaient souvent été en centre psychiatrique sans succès. « C’est lorsque leurs parents ont essayé la médecine conventionnelle et qu’ils n’ont pas été guéris qu’ils les ont amenés ici ». Pourtant bon nombre des « prisonniers » délivrés auraient témoigné selon la police, avoir été amenés au sein de l’Eglise contre leur gré.