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Retrait de Syrie : Trump ramené à la raison en catimini ?

Un coup de « folie ». Voilà comment était qualifiée l’annonce du président Trump concernant le retrait des forces américaines du sol syrien. Fatigué du conflit et des avancées de la coalition, le président américain avait alors décidé de mettre fin aux opérations sur place afin de ramener tout le monde à la maison.

Problème, cela a donné des ailes aux forces Turques qui, très vite, ont décidé de se saisir de cette opportunité afin de s’en prendre aux Kurdes. En effet, Ankara voit les forces YPG, ayant combattu Daesh aux côtés des Américains, comme une véritable menace terroriste. Résultat, une vaste opération a été lancée au nord-est syrien afin de repousser le plus loin possible des frontières turques, les populations Kurdes. Face à ces douteuses décisions, la France notamment, a invité les acteurs engagés dans le conflit à participer à une réunion en urgence afin de définir les règles et surtout, l’avenir.

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Cinq semaines de préparation, Trump désavoué

Il aura fallu cinq semaines afin que les choses se mettent en place, le sommet interministériel ayant enfin eu lieu. L’occasion pour les principaux acteurs du conflit de féliciter les États-Unis pour la mort du leader de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi. Cependant, tous ont également tenu à souligner l’évolution des mentalités. Aujourd’hui, il n’est ainsi plus question de retrait total des forces américaines, les nations engagées souhaitant préserver l’unité et la cohésion de la coalition internationale. Les États-Unis devraient d’ailleurs reprendre le leadership des opérations.

L’Europe ramène les USA au premier plan

En outre, les Kurdes seront eux aussi entendus et concertés dans le cadre de cette lutte contre Daesh. Toutefois, ces derniers n’ont pas été mentionnés une seule fois dans le communiqué de presse faisant suite à la réunion, de peur que les Turcs ne se froissent et plient bagage. Enfin, la question du renvoi des djihadistes dans leur pays d’origine a été étudiée. Résultat, si Trump exigeait que cela se fasse, ce dernier a été désavoué, le sort des djihadistes capturés ayant été tranché, ces derniers ne rentreront pas. 

Non au retour des djihadistes

Pour les acteurs engagés, la détention des terroristes, sur leur lieu de capture, reste primordiale et garantie la sécurité des nations. En revanche, ces derniers se posent des questions concernant les djihadistes irakiens et syriens, capturés par la coalition. Aujourd’hui, la question des tribunaux spéciaux est donc sérieusement envisagée et les Européens continuent de négocier avec Bagdad à ce sujet. « Même si les paramètres ont été rétablis, cela n’empêchera pas une certaine vigilance de notre part« , a toutefois tempéré Jean-Yves Le Drian, preuve que les Américains peuvent surprendre à tout moment.

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