En Irak, des centaines de supporteurs des milices pro-iraniennes ont décidé, mardi, de se rassembler du côté de Bagdad avant de se rendre au niveau de l’ambassade américaine qu’ils ont finalement attaqué. Ces derniers ont souhaité manifester contre les récentes frappes aériennes américaines. Ces frappes elles, étaient une réponse à la nouvelle attaque d’une base militaire abritant des soldats américains en Irak. De son côté, Washington a critiqué Téhéran, accusant le régime iranien d’être derrière ces attroupements.
Une situation tendue, qui prouve que de plus en plus, l’Irak devient la terre des règlements de comptes entre les deux ennemis. D’ailleurs, les différents acteurs politiques irakiens ont exhorté Téhéran et Washington à cesser leur querelle afin de ne pas faire de l’Irak, le champ de leur bataille. Un appel auquel aucun des deux gouvernements n’a daigné répondre ces derniers préférant se rejette les responsabilités. À ce titre, Washington a directement accusé Téhéran d’être une nouvelle fois derrière l’attaque de son ambassade, Mike Pompeo, secrétaire d’État en rajoutant, affirmant que le gouvernement américain n’hésiterait pas à agir en conséquence afin de défendre ses intérêts et garantir la sécurité de ses citoyens.
Washington accuse Téhéran d'attiser la haine
Dans les faits, les manifestants ont décidé de hausser la voix contre les récents raids aériens perpétrés dimanche dernier, dans l’ouest de l’Irak. Au cours de ces opérations, 25 combattants du Hezbollah, groupe de bord chiite, soutenant le régime iranien. Résultat, les milliers de personnes réunies ce week-end ont réussi à entrer dans la zone Verte, zone supposée être sécurisée dans laquelle l’ambassade américaine a pignon sur rue. Entrant au sein du bâtiment, ces derniers saccagent alors l’intérieur avant de brûler les installations situées en dehors du bâtiment. Très vite, ce sont les caméras de vidéosurveillance qui sont prises pour cible avant que des drapeaux du Hachd, coalition paramilitaire irakienne soutenant le régime iranien, ne recouvrent certains endroits.
L'anti-américanisme, à son paroxysme
Les forces américaines ont, de fait, répliqué à balles réelles avant de se tourner vers des grenades de type lacrymogène, dans le but de disperser la foule. En tout et pour tout, 20 personnes ont été blessées au cours de ces affrontements alors que l’ambassadeur américain lui, a été envoyé à l’étranger. Des appels au calme ont alors été relayé, notamment de la part d’Adel Abdel Mahdi, le Premier ministre irakien ayant récemment remis sa démission, mais les manifestants eux, ont continué leur travail de sape.
Un sentiment anti-américain qui prend de plus en plus d’ampleur en Irak, le pouvoir n’arrivant pas à se permettre d’avancer afin de rebâtir une nation en ruine. Corruption, guerre, incompétence et lutte d’influence entre les pro-iraniens et les autres, Washington est accusé d’avoir fait de l’Irak une nation qui ne sait plus sur quel pied danser et ce, suite à son invasion en 2003. Si le départ américain en 2011 a été salué, la résurgence de Daesh, dès 2014, a poussé Washington à revoir ses plans.