,

Gestion des enseignants du public par le privé: entre ruse et fuite de responsabilité du gouvernement béninois

Le gouvernement béninois sort une nouvelle carte au nom de ce qu’il appelle « réformes du système éducatif » au Bénin. Il veut léguer une partie de sa responsabilité au privé : la gestion d’une partie des enseignants dans des établissements publics. Vive encore l’ère de la ruse dans l’enseignement béninois.

« Le gouvernement se propose de confier la sélection, la mise à disposition et la gestion d’une partie du personnel enseignant (non agent permanent de l’Etat) au secteur privé, notamment à des agences de placement, en vue de faire fonctionner certains établissements publics d’enseignement primaire et secondaire général ».

Publicité

Voilà ce que va faire en plus l’Etat béninois sous le régime de la rupture dans le secteur de l’enseignement. Il a déjà invité les cabinets à se manifester au plus tard le 31 janvier 2020. L’avis à manifestation d’intérêt pour leur sélection précise qu’ils auront pour responsabilité, de mettre à disposition le personnel suivant les critères fixés par l’Etat ; garantir à l’Etat la disponibilité des agents et l’amélioration de l’efficacité interne du système et de mettre en place un système d’évaluation périodique.

Pourtant l’Etat en a l’obligation et l’expertise

Ce sont des obligations de l’Etat qui dispose des structures étatiques à ce propos mais il les cède désormais, du moins une partie, au secteur privé. L’Etat va ainsi payer, certainement à prix d’or, des privés pour assurer ses charges mais aussi des fonctions pour lesquelles une partie du personnel de certaines structures étatiques dont les ministères de la fonction public, de l’économie et des finances et des enseignements est payée, et en sera toujours.

Cette décision vient renforcer l’opinion de ceux qui, au vue de certains choix passés, soutenaient que l’Etat, non seulement est en train de détruire le secteur de l’éducation et le métier de l’enseignement au Bénin, veut aussi se désengager peu à peu, voir privatiser le secteur. On a connu déjà le cas des aspirants au métier de l’enseignant recrutés et envoyés dans les classes par l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (Anpe). Le pouvoir a fini par décider de régulariser la situation des enseignants contractuels reversés en 2008 qu’il a suspendus pour avoir boycotté l’évaluation dit diagnostique.

Vers « la gestion déléguée » aussi de l’école publique au Bénin

Comme les aspirants, les enseignants qui seront placés par ces cabinets n’auront pas le même traitement comme les Ape. Certains parleraient d’une stratégie pour dégraisser les salaires dans l’enseignement au Bénin afin de répondre à certaines contraintes financières non encore avouées. A noter que les aspirants sont payés 9 mois sur 12 dans l’année. Et ce sont des contrats de deux ans renouvelables.

Publicité

Les cabinets de placement viendront s’enrichir au détriment des enseignants. Le gouvernement pourrait aussi fuir la pression de ces enseignants quant à leurs revendications éventuelles. Quand bien même, ils sont sous contrat à durée déterminée, des aspirants d’un établissement de Cotonou ont manifesté semaine dernière pour réclamer leur salaire.

‘’On n’aime pas ça sous la rupture béninois ». Peut-être que ces aspirants même n’existeront plus et que tout se passera désormais par le biais de ces cabinets privés de qui le pouvoir attend des preuves d’expériences pertinentes, soit disant. Où sont-ils et déjà connus dans ce Bénin dans le secteur de l’enseignement en la matière ?

Autant parler, à travers le présent avis à manifestation d’intérêt, d’une phase pilote de « gestion déléguée », « affermage » ou « contrat de gestion » de l’enseignement primaire et secondaire public au Bénin. Certains secteurs ou structures de l’Etat le sont déjà. Peut-être, c’est l’heure du secteur de l’éducation qui sonne. Qu’est-ce que le Fa –art divinatoire- de l’autorité ministérielle a dit à propos ?

4 réponses

  1. Avatar de Kpanlingan
    Kpanlingan

    La situation actuelle du Bénin est le reflet de l’échec patent de l’Université de Calavi.
    On y forme des cadres ou des profiteurs sans vergogne? Des cadres incapables de défendre les acquis démocratiques et qui laissent le pays à la merci des affairistes mal élevés. Au fait, les pseudos députés 2019 ont ils des parents ou de la famille? Leurs familles sont-elles fières et contentes de l’attitude de leurs enfants mal élevés qui mettent le patrimoine du pays en coupe réglée?

  2. Avatar de BFM
    BFM

    Un peu comme des boîtes d’intérim pour un secteur aussi important pour le pays ? C’est du n’importe quoi tout simplement

  3. Avatar de Sèmassa
    Sèmassa

    J’apprecie , demander pourquoi ?

  4. Avatar de Bito
    Bito

    Quand dans un pays, il n’y a plus d’opposition et en plus la population est passive, ce sont des choses abominables qui se passent, Talon s’en fou de l’avenir des enfants du pays, lui, c’est un commerçant, il veut gagner de l’argent sur tout, c’est très très triste

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité