,

La France a essayé de torpiller le projet de monnaie commune de la Cedeao (Achille Mbembé)

Dans quelques heures, le monde basculera dans une nouvelle décennie. Mais celle qui s’achève a-t-elle été positive ou non pour l’Afrique ? La question a été posée à l’essayiste camerounais Achille Mbembé ce matin par RFI.

Pour le politologue, la décennie qui prend fin a été marquée par la poursuite au fond des politiques d’austérité qui avaient été mises en branle au début des années 80 et qui ont conduit à un « extraordinaire recul des économies africaines ». « 30 ans plus tard, beaucoup de pays ont à peine retrouvé le niveau de richesse qu’ils avaient atteints dans les années 70 » estime le philosophe.

Publicité

« Il y a un moment de recul des conquêtes démocratiques enregistrées au début des années 90 »

La décennie 2010 a également été marquée par l’intensification de l’extrativisme, de la prédation et « une transnationalisation des élites » au pouvoir, dans le sens où elles ne sont plus contraintes de rendre compte à leurs sujets, poursuit-il. Ce qui a enfin marqué cette décennie de son point de vue, c’est l’aggravation des luttes sociales sous la forme du terrorisme islamique dans la région du Sahel et des luttes pour le droit à la circulation et à la mobilité de même que des luttes ethniques.

Opinant sur la montée du terrorisme au Burkina Faso et le désir manifeste de certaines opinions pour un retour de l’autoritarisme, Achille Mbembé a indiqué que « le moment est à ça ». Le moment est à demande de plus d’autorité, de plus d’exercice de la force souvent contre les plus démunis et les plus faibles.

« Cette demande de violence s’exprime comme ailleurs par cette nostalgie des dictatures » explique l’essayiste camerounais. Il y a un moment de recul des conquêtes démocratiques enregistrées au début des années 90. Des présidents cherchent à changer les articles de la constitution qui limitent les mandats. D’autres s’efforcent de préparer la route pour leurs descendants, fait savoir le politologue camerounais.

Publicité

A bas le paternalisme financier!

L’homme a aussi dit un mot sur la réforme du FCFA au cours de son intervention. Pour lui, cette réforme n’en est vraiment pas une. « La politique française à l’égard du Franc Cfa aura consisté à dénier d’une part l’existence d’un problème et à essayer de torpiller une initiative interne au pays d’Afrique de l’Ouest qui consiste à mettre en place une monnaie commune ».

Changement du Franc CFA en 2020 : Lionel Zinsou y croit 

Quand on lui demande si le rapatriement des réserves de change n’est pas une bonne chose il rétorque : « ce n’est pas ce que les africains demandent ». Ce que veulent les Africains, c’est que l’hexagone arrête de déterminer ce que doit être la politique monétaire de ces pays. La décolonisation financière et pas de paternalisme financier, fait-il clairement savoir.

3 réponses

  1. Avatar de ZATIN
    ZATIN

    ..Ils se défoulent…

  2. Avatar de ZATIN
    ZATIN

    Nos intellectuels tarés n’ont plus de sujets sur lesquels ergoter… Ils se déroulent sur le tout venant avec des postures qui montrent clairement qu’ils ne comprennent même pas ce font ils parlent. A chacun ses enchères pour se faire reconnaître sur les réseaux sociaux..Et c’est dommage de la part d’un Achille Mbembé.

  3. Avatar de Paysan
    Paysan

    Allez y comprendre pourquoi c’est dans les anciennes colonies françaises qu,’il y a autant de contestations et de controverses à propos des relations avec l’ancienne métropole

Répondre à ZATIN Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité



Publicité