L’annonce et la confirmation de l’assassinat de Qassem Soleimani ont provoqué une véritable onde de choc. Véritable pilier de la politique et de la stratégie iranienne à l’étranger, ce dernier était considéré comme une véritable icône. Résultat, sa disparition a marqué un véritable coup d’arrêt et apporté son lot de confusion autour d’une situation déjà bien compliquée.
Cette disparition pourrait avoir un effet direct sur les manifestations anti-américaines en Iran et en Irak. Selon certains experts, les factions et cellules pro-iraniennes pourraient se regrouper et consolider les rangs.
Ainsi, terminé l’époque ou iraniens et américains luttaient contre l’État islamique, côte à côte. Aujourd’hui, le discours allant à l’encontre des projets américains trouve un écho tout particulier du côté de ces factions. À ce titre, certaines ont d’ores et déjà menacé.
Téhéran se soulève, ses soutiens avec
Le Hezbollah est ainsi monté au front, affirmant que cet épisode signifiait le début de la fin de l’ère américaine au Proche et Moyen-Orient. Même son de cloche du côté de Moqtada Sadr, ancien bourreau des Américains lors de leur première venue en Irak, qui a confirmé avoir relancé son Armée du Mehdi, une faction extrémiste, violente.
Soucieux de fédérer, il a d’ailleurs appelé de toutes ses forces à ce que les Irakiens se mettent à résister, formant de petites coalitions et bataillons dont l’objectif est la lutte contre la présence internationale (et donc, pas qu’américaine) en Irak. Proche de Sadr fut un temps et désormais son ennemi numéro un, Qaïs Al-Khazali s’est rangé du même côté que son ancien leader, promettant par la même occasion l’enfer aux Américains.
Trump, une erreur stratégique ?
Du côté politique, les députés se sont tous mis sur la même longueur d’onde, votant un texte invitant le gouvernement irakien à expulser les militaires américains présents sur place. Un texte voté à une large majorité, même si les députés sunnites et kurdes ont préféré ne pas se rendre dans l’hémicycle ce jour-là.
Une mort qui a visiblement eu l’effet inverse que celui attendu par le gouvernement américain. Espérant probablement montrer les muscles, intimider et prouver que l’exécutif ne reculerait devant rien, la stratégie adoptée aurait, finalement poussé les Irakiens et les Iraniens à se lever, ensemble.
Aujourd’hui, les priorités ont donc changé et l’idée, pour les représentants chiites, est d’opter pour une véritable résistance. Plus incroyable encore, les pays de la région semblent être tous sur la même ligne idéologique. Ainsi, au Yémen, au Liban ou encore en Syrie, les critiques concernant l’assassinat de Soleimani par les Américains ont fusé, le Hamas pointant même du doigt « une orgie de violence ».
Désormais soutenu face à l’impérialisme américain, l’Iran semble se retrouver, pour l’une des premières fois, dans une véritable position de force vis-à-vis de Donald Trump. Reste à savoir si Téhéran compte réellement se lancer dans une série de représailles et surtout, comment le président compte désormais se positionner.
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