Il y a une semaine l’Irak devenait un champ de bataille pour de violents affrontements entre Téhéran et Washington. Une situation que les iraniens n’avaient pas accepté et ce vendredi, une foule de manifestants envahissaient les rues de plusieurs provinces irakiennes. Des protestations contre le gouvernement et rejetant les présences américaine et iranienne dans le pays. Une riposte musclée des forces paramilitaires et de sécurité auraient conduit à de nombreuses arrestations.
« Non à l’Amérique et non à l’Iran »
Les irakiens ne voulant plus faire les frais d’un conflit qui n’était pas le leur, des appels à manifester avaient fusé sur les réseaux sociaux du pays, incitant à un rassemblement d’un million de personnes dans les rues de Bagdad. Et ce vendredi ce serait des milliers d’irakiens qui auraient fait le déplacement. Tout au long de la journée d’hier, de nombreuses artères du pays auraient vibré aux chants et slogans scandés par les manifestants ; « Non à l’Amérique et non à l’Iran, les sunnites et les chiites sont frères » pouvait-on entendre en l’occurrence.
Même, La plus haute autorité chiite irakienne, le grand ayatollah Ali al-Sistani, aurait fait écho au mécontentement public, en appelant les autorités dans son sermon du vendredi à protéger la souveraineté irakienne et à garder le pays à l’écart des conflits régionaux et internationaux. Mais, les autorités irakiennes, selon des médias locaux, auraient choisi de répondre par la force en réprimant violemment les manifestations. Plusieurs dizaines d’arrestations auraient eu lieu avec à Basran, la deuxième ville du pays, l’armée qui aurait ouvert le feu sur les manifestants, tuant deux journalistes ; Ahmed Abdul Samad le reporter d’une télé locale Dijlah TV et son caméraman Safaa Ghali.
Il est à noter cependant que les protestations de la rue en Irak avaient débuté depuis Octobre dernier ; avec les manifestants récriminant contre la corruption généralisée, les infrastructures sanitaires et éducatives vétustes du pays et l’ingérence de pays tiers dans les affaires internes de l’Etat.