La réforme du Franc Cfa provoquera le rapatriement des réserves de change qui sont gardées actuellement dans les comptes du trésor français. Mais ces réserves de change rapatriées vont-elles avoir un impact positif sur les économies des pays de l’Uemoa?. Le macro-économiste Ange Marie Kodo répond par l’affirmative.
« Ça accroît davantage nos devises. Nos réserves d’exportation vont augmenter davantage et comme on n’a pas de difficulté à importer avec les devises existantes, alors le surplus là, comme la France le faisait aussi on peut aussi placer ça sur les marchés pour avoir quelques intérêts » explique-t-il au micro de la radio nationale. Son point de vue n’est nullement partagé par l’enseignant en économie Barthélémy Sènou.
Les « réserves ne sont pas utilisées pour financer l’économie domestique »
Pour l’universitaire, la contrepartie de ces réserves de change en termes de monnaie locale existe déjà. Elle est déjà dans l’économie. « Même si cela se rapatriait, les pays ne peuvent pas l’utiliser pour financer autrement leurs économies» soutient-il. L’agrégé en science économique Jude Ego est de son avis. Il creuse un peu plus la réflexion. En effet selon l’économiste, les « réserves ne sont pas utilisées pour financer l’économie domestique ».
Donc, les 50% qu’on va rapatrier ne seront pas utilisés pour financer les investissements domestiques parce que c’est de l’argent qu’on a déjà transformé dans un premier tour quand nous avons fait nos exportations, explique-t-il. Une partie des réserves sera domiciliée à la BCEAO et le reste ira dans d’autres banques centrales pour financer nos importations croit savoir M Ego. Il insiste sur le fait que ces réserves de change transférées vers l’Afrique ne changeront « absolument rien dans le mécanisme de financement des pays ».
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