Afin d’assurer la disponibilité des matériels médicaux pour faire face à la pandémie du coronavirus, les gouverneurs américains du Texas et de l’Ohio ont suspendu dans leurs Etats toutes les opérations non urgentes ainsi que les interruptions volontaires de grossesse (IVG). Dans l’Etat du Texas, c’est le samedi dernier que le gouvernement Greg Abbott a pris la décision de suspendre les « interventions qui ne sont pas immédiatement nécessaires sur un plan médical » dans le but de rendre disponible les matériels et locaux afin d’accueillir les malades du coronavirus.
Cette décision selon le procureur général de Texas, Ken Paxton tient également compte des avortements qui ne peuvent avoir lieu que dans des cas d’extrême urgence où la vie de la mère est mise en danger. Selon le procureur, tous ceux qui vont enfreindre la décision du gouverneur « seront sanctionnés avec toute la force de la loi » avec des peines qui pourront aller jusqu’à 180 jours d’emprisonnement et 1.000 dollars d’amende.
Une décision idéologique ?
La décision du gouverneur est considérée par les associations de défense des droits à avorter comme une décision idéologique. « Ce n’est pas surprenant de voir le procureur général utiliser n’importe quelle excuse pour appliquer son programme idéologique » a indiqué Kathy Miller, présidente de l’association Texas Freedom Network, une association de défense de droit à avorter.
Selon la présidente, le droit d’avortement qui est consacré aux USA depuis 1973 par la constitution, est limité dans l’Etat avec cette décision qui nie « le droit constitutionnel des femmes » à avorter.
Dans l’Etat de l’Ohio, ce sont les autorités sanitaires qui ont tout d’abord pris la décision avant que le procureur général n’adresse des lettres à trois cliniques spécialisées dans les IVG pour les inviter à se soumettre aux décisions des autorités. « Ce n’est pas une question d’avortement, une lettre a également été adressée à un groupe d’urologie », a précisé la porte-parole du procureur, Bethany McCorkle.