Le Bénin se dote d’une Agence nationale pour les prestations aux établissements scolaires publics (ANaPES) placé sous la tutelle de la présidence de la République, pour gérer une partie des enseignants et des établissements publics. Le gouvernement béninois met en place un nouveau dispositif dans le système éducatif du Bénin pour gérer les enseignants non agents de l’Etat et certains établissements publics. En conseil des ministres ce mercredi 15 avril 2020, il a adopté le décret portant création et approbation des statuts de l’Agence nationale pour les prestations aux établissements scolaires publics (ANaPES).
Cette agence va se charger de la coordination du nouveau mécanisme de la gestion d’une partie des enseignants et des établissements publics. D’après le compte rendu du Conseil des ministres, «l’objectif poursuivi est de permettre, par ce mécanisme, l’implémentation des bonnes pratiques qui font la réputation des établissements privés bien gérés et d’en favoriser le bénéfice aux apprenants du public sur toute l’étendue du territoire national, sans considération de leur localisation géographique ».
Agences de placement pour enseignants
Ce nouveau cadre a été conçu s’agissant du mode de recrutement et de gestion des établissements scolaires, primaire et secondaire général, ainsi que des ressources humaines chargées de les animer. Le dispositif consiste à confier la sélection, la mise à disposition et la gestion d’une partie du personnel enseignant non agent de l’Etat, à des agences de placement. En ce qui concerne les établissements scolaires, certains d’entre eux vont passer, à titre exceptionnel, sous la responsabilité de gestionnaires privés. Ces établissements et leurs infrastructures demeurent toutefois la propriété de l’Etat et les frais d’inscription restent identiques à ceux des autres établissements publics.
De l’état des lieux
La création de cette agence et du nouveau dispositif dans le système éducatif béninois sont motivés par le fait «des différences de performances entre les établissements du public et ceux du privé, généralement administrés avec plus de rigueur, crédités par ailleurs de meilleurs taux de redoublement ou de réussite aux différents examens ». Et plusieurs raisons justifient ces constats au nombre desquelles la situation géographique de ces établissements privés, un meilleur encadrement, avec plus d’obligation de résultats. Pourtant, dans le public, en dehors des enseignants agents de l’Etat, le recours aux enseignants vacataires et communautaires n’a pas souvent été fait avec la rigueur requise, ce qui explique en partie les contre-performances enregistrées.
D’après le compte rendu du conseil des ministres, cette situation se caractérise par un certain nombre de faits. Il y a «l’absence d’un processus de recrutement formel, doublée de celle d’un profil clairement défini pour le métier ou d’une formation adéquate des vacataires et communautaires et l’absence de prise en charge sociale de ces catégories d’agents, ce qui induit une certaine précarité ». Il a été aussi noté un manque de suivi réel de ces catégories d’enseignants, aucun texte ne régissant leur emploi. C’est donc, dans le but de corriger ces dysfonctionnements et d’accélérer l’amélioration des performances du système éducatif béninois que le gouvernement a décidé de la création de l’ANaPES.
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