Avec le confinement pour limiter la propagation du coronavirus, le coton ne se vend plus. Quel sort pour la production cotonnière au Bénin? Le marché mondial du coton est quasiment aux arrêts du fait du coronavirus. Selon George Toby, le vice-président du CICCA (Comité de coopération internationale des associations cotonnières) rapporté par RFI, «à 49 cents de dollar la livre à la bourse de New York, la fibre est au plus bas de la décennie, le coton a perdu un tiers de sa valeur en 37 jours ». La pandémie a étouffé l’industrie. Car, selon RFI, «les grandes enseignes de l’habillement ont été surprises par l’extension de l’épidémie hors de Chine ».
Sur son site, RFI indique que beaucoup avaient redirigé leur production textile en Turquie, au Bangladesh, au Pakistan, au Maroc. Mais, Anne-Laure Linget, analyste du secteur textile-habillement a confié à RFI que «du jour au lendemain, certaines enseignes du top 10 européen ont non seulement annulé leurs commandes, mais elles ont refusé de prendre livraison des produits fabriqués qui étaient déjà au bastingage dans les ports ». A l’heure actuelle la Chine qui a déjà importé beaucoup de coton, veut favoriser la production de polyester, avec un pétrole à 20 dollars.
Quid du Coton au Bénin ?
Il est donc clair que dans le contexte actuel, la commercialisation du coton est aux arrêts. Le coton déjà vendu aux filateurs est toujours en attente d’être exporté. Le Bénin a lancé sa campagne 2019-2020 cotonnière le jeudi 14 novembre 2019 et a fait l’option de fixer les prix d’achat les plus avantageux au niveau de la sous-région. Pour preuve, le prix de 265 F Cfa/kg pour 280 F Cfa payé par les égreneurs, s’agissant du coton de premier choix, puis celui de 215 F Cfa/kg pour 230 F Cfa payé par les égreneurs, en ce qui concerne le coton de deuxième choix. La production du Bénin est passée de 598 000 tonnes en 2017-2018 à 678 000 tonnes en 2018-2019. Et donc, avec le contexte actuel, comment le pays va pouvoir écouler le reste du coton récolté ? Le risque d’une baisse du prix au producteur pour la prochaine campagne est très fort. Et cela va compromettre à coup sûr l’avenir de la filière au Bénin.
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