L’Autorité nationale de lutte contre la corruption, dérangeait-elle ? Cette question semble légitime si on scrute avec attention la nouvelle loi portant création, organisation et fonctionnement du Haut-commissariat à la prévention de la corruption en République du Bénin. En effet, selon des informations relayées par le quotidien La Nation; les députés ont abrogé l’alinéa 2 de l’article 3 de la loi n° 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption au Bénin.
Cet alinéa obligeait les parlementaires, le Président de la République, les délégués, les maires et autres chefs de quartiers de ville ou de villages, à déclarer leur patrimoine à la Chambre des comptes de la Cour suprême, à la prise et à la fin de leurs fonctions. Désormais donc, pus rien n’oblige ces personnes à déclarer leurs biens. Des députés comme Augustin Ahouanvoébla ont même défendu cette abrogation de l’alinéa 2 de l’article 3 de la loi portant lutte contre la corruption.
Un décret présidentiel attendu
Le transfuge du PRD a indiqué qu’il est exagéré d’exiger d’un chef de village demi-lettré et qui n’a jamais fait l’expérience de la gestion d’un bien public, de déclarer son patrimoine. Notons que seul le chef de l’Etat pourra désormais décider de qui déclare ou non ses biens. En effet selon la nouvelle loi, le président de la République peut prendre un décret en conseil des ministres qui situera sur les personnalités élues qui doivent continuer par déclarer leur patrimoine. On attend donc que Patrice Talon prenne ce décret. Rappelons que l’ex autorité nationale de lutte contre la corruption n’avait de cesse de demander aux députés, ministres et directeurs de sociétés d’Etat de déclarer leurs biens. Il faisait à chaque fois le point.
Invité d’une émission sur la radio Océan FM il y a un an, Jean Baptiste Elias , le chef de l’ex ANLC indiquait qu’il y avait un ministre qui n’avait pas encore déclaré ses biens. « L’Anlc par sa « modeste personne a écrit à la Cour suprême pour demander qu’il soit traduit devant la justice. Ensuite, au niveau de l’Assemblée nationale, il y a dix députés qui au 1er octobre 2018 n’ont pas fait leur déclaration de patrimoine alors qu’ils sont en place depuis plus de trois ans et demi» faisait-il savoir.
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