Il y a-t-il donc quelqu’un sur la terre des humains pour arrêter le régime de Patrice Talon dans ses nombreux rapports incestueux qu’il n’a de cesse développer avec les institutions républicaines ? La question mérite d’être posée si nous continuons toujours d’être habités par notre désir de demeurer dans cette norme de démocratie prescrite par Antoine de Saint-Exupéry qui enseigne : Une démocratie doit être une fraternité. Sinon, c’est une imposture. Une exigence qui requiert le rejet de ces sempiternelles atteintes inacceptables de ce gouvernement qui s’est encore illustré une énième fois dans son refus à se conformer aux injonctions de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) de mettre à sursis la tenue du scrutin des communales et municipales du 17 mai prochain.
Et comme si cela ne suffisait pas, par la voix de son porte-parole, le ministre, Alain Orounla, le gouvernement de mon pays a rompu hier les amarres avec cette juridiction régionale en interdisant à ses compatriotes toute voie de recours à cette institution dont notre pays est partie prenante de sa ratification le 18 juin 1981 et qui est une émanation de notre constitution comme le dispose l’article 147 de notre loi fondamentale. Pour l’atteinte de son objectif, le gouvernement s’est prévalu de la souveraineté nationale de notre pays ; et c’est ici le lieu de rappeler à tout le peuple béninois que l’exercice de notre souveraineté nationale incombe à ses représentants élus et par voie référendaire tel que prévu à l’alinéa 1 er de l’article 4 .
En tout état de cause toute autre voie pour y parvenir est nulle et non avenue et le gouvernement doit en tenir compte pour revoir sa copie en se retrouvant dans une posture qui est loin d’être la sienne comme le dispose le dernier alinéa de l’article 3 qui dit :Toute loi, tout texte réglementaire et tout acte administratif contraires à ces dispositions sont nuls et non avenus. En conséquence, tout citoyen a le droit de se pourvoir devant la Cour Constitutionnelle contre les lois, texte et actes présumés inconstitutionnels.
Une telle disposition du législateur renforce la détermination de ce peuple à marquer son opposition fondamentale à tout régime fondé sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice, la corruption, la concussion, le régionalisme, le népotisme, la confiscation du pouvoir et le pouvoir personnel pour réaffirmer sa volonté de défendre et de sauvegarder notre dignité aux yeux du monde entier et de retrouver la place et le rôle de pionnier de la démocratie et de la défense des droits de l’homme qui furent naguère les nôtres. C’est dans cette même veine que nous avions affirmé solennellement notre détermination par notre constitution de créer un État de droit et de démocratie pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l’homme, les libertés publiques, la dignité de la personne humaine et la justice sont garantis, protégés et promus comme la condition nécessaire au développement véritable et harmonieux de chaque béninois tant dans sa dimension temporelle, culturelle que spirituelle.
Cette exhortation du Pape Jean-Paul Il nous y invite : Veillez par tous les moyens sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-la comme la prunelle de vos yeux pour l’avenir de la grande famille. Le contraire, c’est le contraire.
Jean Kpoton
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