C’est un fait. Le Bénin s’est retiré du protocole de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Depuis cette décision gouvernementale, Joël Aivo a publié un post laconique sur sa page Facebook. Un texte qui donnait déjà une idée de son avis sur le retrait du Bénin du protocole de cette juridiction africaine. Il sera plus expansif au micro de RFI. Interrogé par un journaliste de la radio française, le professeur de droit constitutionnel estime que la décision prise par son pays « n’était pas à la hauteur, vraiment, du crédit que le monde entier accorde au Bénin en matière d’approfondissement de la démocratie et en matière de mise en œuvre d’Etat de droit ».
C’est aussi l’avis de tous ceux qui sont dans le domaine de l’Etat de droit, de la justice, et de la démocratie, fait-il savoir. Plus loin, il dira que le retrait du Bénin « prive les Béninois d’un moyen de recours contre l’arbitraire ». Avant, les citoyens du pays pouvaient solliciter l’arbitrage du juge régional, « non pas sur la Constitution du Bénin, mais sur les droits et libertés garantis par la Charte africaine des droits de l’homme dont le Bénin est partie » clarifie Joël Aivo. Cette décision du Bénin donne l’impression que le pays fait désormais savoir, qu’il fait ce qu’il veut chez lui, poursuit le professeur de droit constitutionnel.
« Le fait de sortir de ce mécanisme ne peut pas être considéré comme étant une avancée »
Cela pose de son point de vue « un certain nombre de problèmes de crédibilité, un problème de déclassement du Bénin puisque de toutes les façons ; le fait de sortir de ce mécanisme ne peut pas être considéré comme étant une avancée ». En plus d’être une décision regrettable, c’est un recul, un net recul, assure le constitutionnaliste . Rappelons que des organismes de défense des droits de l’homme comme Amnesty International ont condamné cette sortie du Bénin du protocole de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp).
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