Ananas : le roi des fruits à ne pas négliger

L’ananas ou mananasy à Madagascar ou ope oyinbo en Yoruba ou pineapple en anglais ou abliblé en Ashanti est une herbacée du nom scientifique Ananas sp. de la famille des Bromeliaceae. L’ananas est le nom commun de ce fruit exotique dont l’origine vient du tupi-guarani : naná naná, qui signifie « parfum des parfums ». C’est aussi une plante xérophyte, dont ce nom commun peut désigner plusieurs autres espèces de Bromeliaceae. En effet on compte au moins une trentaine de variétés de l’ananas. Pas très hautes, cette plante tropicale peut atteindre jusqu’à 1,50 m avec de longues feuilles vertes lancéolées de 50 cm à 1,80 m, dentées en général (ou lisses selon l’espèce). Ses longues feuilles vertes qui s’étendent en tous sens, laissent croître une tige au centre au bout de laquelle apparaît un amas de fleurs très éphémères surmontées de feuilles vertes courtes.

Ces fleurs exotiques forment rapidement un ensemble de baies coniques mais non fécondes qui vont grossir individuellement puis se rejoindre durant leur croissance pour former ce beau fruit qu’est l’ananas. Donc oui, l’ananas avec ses motifs sur l’écorce en hexagones sous la forme d’écailles est une belle recomposition ou une infrutescence qui va s’allonger jusqu’à plus de trente centimètres de long avec un diamètre de 11 cm minimum. Cette écorce est de couleur variable selon la variété (orangée, vert-bleu) comme sa chair très juteuse mais dont la couleur peut être blanche ou jaune. L’ananas sp. requiert un sol bien drainé sans eau stagnante, riche et acide (ph entre 4,5 et 5,5). Cultiver l’ananas est donc tout un art car il faut savoir faire « fleurir » cette herbacée au bon moment, afin d’obtenir le bon développement du fruit c’est-à-dire un poids optimal. Les plus cultivée en Afrique sont ananas comosus, ananas sativus. Sur le marché international, les principaux pays producteurs africains sont : le Nigeria, le Kenya, l’Angola, le Cameroun et la Guinée. Toutefois, les marchés sont dynamiques. D’ailleurs, une variété nommée « pain de sucre » du Bénin se distingue tout en continuant de gagner en notoriété en raison de sa bonne teneur en eau, son goût sucré prononcé et garanti. Cela malgré sa robe qui reste verte même à maturité et après.

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Un fruit sucré et riche

Ce fruit est composé de multiples vitamines (C, B1, B2, K, rétinol, E, A, B12, B9, B6, B5 et B3). L’ananas est riche en eau qui fait une bonne partie de sa composition charnue, sans cholestérol et riche en fibres alimentaires pour une faible valeur énergétique ce qui fait que c’est un fruit prisé dans les régimes de pertes de poids. Il contient des protéines, peu de lipides, des glucides, du sucre simple d’où son bon goût sucré une fois à maturité. L’ananas sp. est riche en oligo-éléments : le calcium, le fer, le magnésium, le phosphore, le potassium, le cuivre, le sodium et même le zinc.

L’ananas est plein d’enzymes digestives tels que les bromélaïnes qui auraient des effets cicatrisants, anti-inflammatoires, anti-cancéreux , aiderait à la régénération de la muqueuse digestive de l’estomac et faciliterait la résorption des œdèmes. L’ananas se consomme frais, en jus, sec, dans les pâtisseries et même dans des repas cuits au feu selon les cultures d’appartenance. Mais ce n’est pas tout, on lui connaît plusieurs autres applications thérapeutiques.

Une diversité d’applications thérapeutiques

L’ananas aide au traitement de la chaude pisse ou gonococcie ou gonorrhée au Cameroun en décoction portée à ébullition à base d’extraction du jus de 2 ananas non mûrs associé à 2 verres de miel. Également ailleurs, le jus des feuilles d’ananas avec de la poudre de piment, est utilisé sous forme de bains dans le traitement de la blennorragie ou gonorrhée (Kerharo et Bouquet, 1950). Pour traiter l’angine, les feuilles d’ananas en association avec la plante entière d’ocimum gratissimum (deux poignées de chacune) sont incinérées en cendre et mélangées à 1/2 L de miel pur (Nnomo, 2009). Dans le cas des troubles d’asthme, l’ananas associé au carica papaya (papaye) est utilisé en décoction (Erinoso et Aworinde, 2012).

Il faut noter que la mise d’un organe végétal dans de l’eau chaude permet d’en tirer ses principes actifs et on appelle cela l’infusion tandis que la décoction c’est plutôt faire bouillir la plante dans l’eau. La décoction du fruit vert de l’ananas en bains, est utilisé au bas Congo pour traiter le rhumatisme mais associé avec mangifera indica (mangue), cela sert à réduire les quintes de toux ou aide au traitement de la coqueluche. Cependant, ensemble sous forme de suppositoires avec le citron (citrus limon) et les feuilles du lycopersicum cerasiforme, l’ananas aide au traitement des douleurs lombaires (Nyakabwa et Dibaluka, 1990). En plus d’être utilisé pour la fabrication de textiles biologiques, les feuilles d’ananas sont transformées en cuir végétal

Une réponse

  1. Avatar de ELANGMANE Zita
    ELANGMANE Zita

    Bonjour.
    J’ai bien aimé votre article. J’ai aussi bien compris le principe de l’infusion. Merci. Par contre je m’attendais à avoir aussi le principe de la décoction ! Que se passe-t-il lors de la cuisson d’une plante?
    Merci de me répondre.

    Bien à vous

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