Ignace Sossou, le journaliste béninois condamné pour cyber-harcèlement ne fera finalement pas les 18 mois de prison ferme. Sa peine a été allégée en appel. Il écope de 6 mois de prison ferme et 6 autres avec sursis. L’homme devrait donc sortir dans quelques semaines, c’est-à-dire le 24 juin prochain, puisqu’il a déjà fait presque 6 mois derrière les barreaux. Cette réduction de peine loin de contenter les avocats du détenu, les met en rogne.
Pour Me William Bourdon, cette condamnation est insensée parce que le dossier est vide. « d’un vide sidéral ». Il ira même jusqu’à traité l’affaire de « dérapage judiciaire ». C’est de son point de vue, « un mauvais signal envoyé par ce pays (Bénin), qui vient conforter des soupçons d’une dérive autoritaire qui chaque jour semble se confirmer ». Il n’est donc aucunement ému par la réduction de peine du journaliste en appel.
Un jugement clément pour le camp du plaignant
A l’en croire, c’est une tactique des pays autoritaires ou qui dérivent vers l’autoritarisme de donner le sentiment d’une certaine mansuétude en diminuant la peine en cours d’appel. Son client, martèlera-t-il, n’a fait que son métier de journaliste en reproduisant les propos d’un procureur et se « retrouve criminalisé et victime d’un acharnement qui est totalement invraisemblable ».
Son confrère béninois Me Brice Houssou qui défend également l’accusé ne sera pas autant acerbe. Il exprimera au micro de RFI sa déception après le jugement. Pour lui, le journaliste n’a commis aucune faute déontologique et aucune infraction à la loi pénale. Dans le camp du plaignant on pense qu’Ignace Sossou a bénéficié d’un jugement clément.
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