Covid-19 au Bénin : Entre négligence et gains, les minibus foulent aux pieds les mesures barrières

Depuis l’allègement des mesures restrictives par le gouvernement avec la réouverture des bars, lieux de culte et la reprise du transport en commun le mardi 2 juin 2020, il est à constater une certaine légèreté dans l’observance des mesures barrières exigées au niveau des minibus communément appelés «Tokpa-tokpa ». Un tour sur les lignes Agla-Fidjrossè-Topka ou Akassato-Tokpa permet de bien se rendre compte que la décision du gouvernement d’assouplir certaines mesures restrictives restées jusqu’au 2 juin dernier en vigueur rime avec un relâchement dans l’application des mesures comme le port de masque en tout lieu, l’usage de gel hydro alcoolique et le respect de la distanciation sociale.  

Mercredi 10 juin 2020 aux environs de 16 heures (heure locale), nous avons entrepris d’aller à l’université d’Abomey-Calavi en prenant un minibus pour voir les conditions de transport. Nous avons embarqué dans les encablures de l’Etoile rouge. Le premier constat est que lors de l’embarquement, pas de lavage des mains (ce qui était évident) pas de gel hydro alcoolique pour désinfecter les mains. Ce qui frappe encore plus c’est l’intérieur du minibus. Les deux banquettes arrière du minibus sont remplies. Une banquette est occupée par quatre passagers. Habituellement, cinq passagers occupent la rangée.

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A bord de ce minibus, plusieurs passagers sont sans masque de protection et sans gants. Même, l’agent commis pour embarquer les clients est sans masque de protection. Certains passagers ont préféré mettre le masque au coup ou au menton. Interpellé, le commis à l’embarquement des clients fait comprendre que le COVID-19 ne peut rien contre lui. Un conducteur de minibus rencontré sur le tronçon Agla-Fidjrossè-Topka nous confie que si un client ne veut pas être à quatre, qu’il aille prendre les taxi-motos communément appelé «zémidjan» ou qu’il paye un tarif double afin d’être à trois sur la banquette.

Complicité des policiers ?

Le trafic des minibus sur ces deux lignes se fait presque sans contrôle. Car, les policiers présents sur ces tronçons ne font pas de contrôle systématique pour ces minibus. Certains d’entre eux se contentent juste de jeter un regard rapide et furtif. De sorte que, certains clients se livrent à un jeu. A l’approche des points de stationnement des policiers, ils se trouvent un foulard, un torchon ou autre portion de tissu avec lequel, ils se couvrent le nez et la bouche. Une fois qu’ils ont laissé les policiers, ils enlèvent le foulard comme si de rien n’était.

Selon le témoignage d’un autre conducteur, si par hasard les policiers viennent contrôler, il s’arrange avec eux pour se tirer d’affaires. Il est demandé au passager fautif de descendre simplement du minibus qui reprend sa route. Ainsi va le transport en commun avec les minibus dans cette période de pandémie. Et il est clair que si rien n’est fait pour maintenir la veille et obliger les populations à respecter les mesures barrières en vigueur, les efforts déployés pour limiter la propagation du coronavirus ne seront que vains au Bénin.            

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