Il y a quelques mois, le débat sur la dette africaine faisait rage sur le continent. Le Bénin s’était catégoriquement opposé à l’annulation de cette dette alors que l’Afrique comme le monde était en pleine crise de Covid-19. Le pays d’Afrique de l’Ouest via son ministre de l’économie et des finances Romuald Wadagni s’était plutôt montré favorable aux Droits de Tirage Spéciaux (DTS) pour aider l’Afrique à gérer la crise sanitaire puisque les institutions multilatérales et acteurs bilatéraux tenaient à actionner leur machine de bienveillance et de générosité.
Porto-Novo sera combattu par Dakar qui défendait bec et ongle l’annulation de la dette africaine. Aujourd’hui, les lignes n’ont pas bougé du côté de l’un comme de l’autre et la crise sanitaire est plus que jamais préoccupante au Bénin. Dans une réflexion publiée sur le site d’informations Financial Afrik et intitulée « Gouvernance économique mondiale à l’épreuve du coronavirus : il faut repenser le paradigme », Komi Koutché démontre pourquoi il est utile d’être plus à Dakar qu’à Porto-Novo. Pour lui, les annulations et les allègements de dettes sont de loin l’option optimale en ce qu’elle soulagera la trésorerie des Etats, mais à titre essentiellement ponctuel.
Les DTS présentent des spécificités
« Out » donc les DTS ( liquidités mises à disposition par le Fonds monétaire international) qui selon lui « présentent des spécificités qui en font un instrument ne s’ouvrant pas au premier venu et dont la portée face aux besoins pourraient être limitée ». La première spécificité de son point de vue, « réside dans le fait qu’il s’agit d’un instrument d’influence aux mains de puissances qui ne savent pas agir comme la maman qui, au premier cri du bébé sort le biberon pour le soulager ».
Quant à la deuxième spécificité, elle réside dans les critères d’accès taillés sur la part de chaque Etat membre. Les parts de contribution de nombre des pays africains étant réputées dérisoires, l’ont peut s’imaginer à juste titre que la liquidité qui pourrait en découler ne peut qu’être aussi marginale et loin des besoins créés par la Covid-19 au niveau des Etats, analyse Komi Koutché. Il rappelle par ailleurs que les prêts concessionnels se font rares depuis quelques années. Il n’est donc pas certain que le coronavirus change fondamentalement la donne, selon lui.
Laisser un commentaire