Comme à son habitude le gouvernement béninois se gargarise des parenthèses exaltées dans la vie ordinaire de la République. Le 19 juin dernier quand l’Agence de notation étasunienne Standard and Poor’s maintenait les notes « B+/B » du pays le gouvernement s’est empressé de se délecter avec suffisance de cette confiance que S&P accorde à la résilience de l’économie béninoise. En effet, l’agence avait maintenu ses notes de crédit souverain à long et à court terme alors qu’elle avait elle-même fait savoir que la terrible pandémie de la Covid-19 frappera sérieusement l’économie et les finances publiques du pays.
C’est d’ailleurs pourquoi elle avait revu à la baisse, c’est-à-dire de moitié la croissance du Bénin en 2020, soit 3%. Standard and Poor’s prévient cependant contre tout relâchement. En effet si les analystes de l’Agence ont maintenu les notes c’est pour un certain nombre de raisons. Ils s’attendent notamment à une augmentation des investissements privés.
Pas de dépassements budgétaires importants en vue des prochaines présidentielles
Ce qui leur fait d’ailleurs plaisir ce sont les réformes qui s’opèrent dans le pays pour améliorer le recouvrement des impôts, l’environnement des entreprises et la production agricole. Pour ces analystes, le Bénin doit continuer par faire des efforts parce que s’il y a des dépassements budgétaires importants en vue des prochaines élections présidentielles ou si l’exécutif ne poursuit pas ces réformes fiscales et économiques, sa notation pourrait être revue à la baisse.
C’est un avertissement pour le ministre de l’économie et des finances Romuald Wadagni qui se plait à justifier cette confiance de S&P par le refus de son pays d’accepter un moratoire sur sa dette comme d’autres pays africains notamment la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
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