La mouvance présidentielle au Bénin connaît un départ dans ses rangs. Le parti Grande solidarité républicaine (GSR) lâche Patrice Talon et les siens. La déclaration du retrait du parti de la mouvance présidentielle s’est faite ce samedi 5 septembre 2020 à l’issue de la session extraordinaire du bureau politique de cette formation politique. Cette session s’est tenue au siège régional du Sud à Cotonou sous la présidence effective du président du parti Antoine Guedou Vissetogbé.
Dans cette déclaration, le bureau politique du parti GSR a fait savoir que son retrait est motivé par le non-respect des engagements pris par le président de la République Patrice Talon alors candidat à la présidentielle 2016. Selon les dirigeants de cette formation politique, le soutien du parti GSR à Talon en 2016 a été subordonné à des engagements que le candidat a pris. C’est avec le ministre Sacca Lafia, directeur de campagne du candidat de la rupture que l’accord aurait été finalisé. Quatre points d’accord ont été obtenus à charge du candidat Talon.
Des engagements pris
Au premier point, il s’agit d’«un engagement ferme pour une meilleure mise en relief des acquis de la Conférence Nationale de février 1990 ». Il est question au niveau du deuxième point d’«une volonté inconditionnelle de recourir au consensus à l’effet de toutes les décisions engageant la vie de la nation ». Le troisième point a trait à la garantie «quant à la participation des responsables du GSR à toutes les concertations de portée nationale et celle des militants du parti à l’apprentissage de la gestion de la chose publique ». Le dernier point de cet accord concerne «une affirmation sur l’honneur de l’engagement du candidat Talon à ne faire qu’un seul mandat », le chantre de la rupture a confirmé lors de son serment une fois président. «C’est à ce prix que le GSR s’est engagé et l’a soutenu », a indiqué le parti.
Engagements non tenus
Mais, «force est de constater aujourd’hui qu’en dehors de la question du mandat unique qui n’est pas encore suffisamment élucidée, aucun de ces engagements n’a été respecté ». Et «le pays est divisé, déchiré et dirigé vers l’abîme ». Mieux, «non seulement les structures du président Talon bénéficient d’exonérations fantaisistes importantes pendant que le petit citoyen paie ses impôts et taxes, il ne fait aucun doute que la transparence est la chose la moins au rendez-vous dans la gestion des finances publiques et l’organisation des élections ».
Malgré les suggestions du parti et parfois les prises de positions dissidentes tout comme sa demande d’audience du 15 octobre 2019, rien n’y fit. Plus encore, le financement public qui doit accompagner les partis politiques a été, «sous prétexte des réformes, malicieusement confisqué par le chef de l’Etat en faveur de ses deux (02) cartels siamois ». C’est donc beaucoup d’éléments qui ont fait que le GSR s’est retiré de la mouvance présidentielle.
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