La déclaration polémique du président de la fédération française du football, Noël Le Graët continue de créer la polémique. Pour rappel, le français avait déclaré : «Le phénomène raciste dans le sport, et dans le football en particulier, n’existe pas ou peu.», et ce malgré les nombreux témoignages, nombreux cris de singes dans les stades. En Afrique, un homme a décidé, du haut de son poste de responsabilité de répondre à M. Le Graët. Il s’agit d’Augustin Senghor, président de la fédération sénégalaise de football. Dans une tribune parue dans la presse sénégalaise, il a tenu à remettre les pendules à l’heure. Lire ci-dessous un extrait de sa déclaration.
«Honorable Mr Noël Le Graët, souffrez que l’humble ( et peut-être insignifiant) Président d’une Fédération de Football dont beaucoup des ressortissants originaires jouent dans vos stades vous contredise !… Le racisme est une réalité à 100% dans le sport mondial en général et dans le football en particulier car l’inacceptable ne peut être inscrite sur une échelle de proportionnalité et de pourcentage. Le racisme est inacceptable dans son entièreté, il n’existe ni à 1% ni 30% et il n y’a pas de demi-racisme.
Et c’est dans vos propos que je m’en vais chercher mes arguments de contradiction car vous ne dites rien moins que le blacks doivent s’estimer heureux de soulever les tribunes de vos stades (logiquement remplies d’un public majoritairement blanc, un honneur pour eux) à chaque fois qu’ils marquent des buts. A vos yeux, cela semble compenser suffisamment voire largement les actes de racisme qui ont cours dans les stades. Ce disant, vous condamnez a contrario ces joueurs blacks à l’exploit perpétuel pour trouver grâce aux yeux de ce ‘stade debout’ et être traités comme l’égal des autres joueurs sur le terrain le temps de la célébration d’un but. Mais gare à ce pauvre black si à l’action suivante, il rate une passe décisive, un but ou provoque un penalty ! Le stade debout ou assis aura alors le droit de lui envoyer ses bananes, de le ‘singer’ de lui rappeler la ‘couleur sale’ de sa peau. Ce qui est épargné aux autres joueurs
Chaque jour, sur les stades du monde ou devant nos écrans, nous assistons à ce spectacle désolant et les discours tels que celui prêté Monsieur Le Graët, un dirigeant du football dont la voix compte, sont malheureusement pour nous informer que le racisme dans le sport et surtout dans le football a de beaux jours devant lui. Je demeure persuadé que si l’on mettait la même énergie et la même rigueur à trouver la solution à ces faits de racisme (après en avoir accepté l’existence) que celles qui ont permis de créer la VAR pour traquer certains faits de jeu qui, jadis, échappaient aux arbitres et officiels de match, le racisme ne serait pas ramené au taux de 1% idéalisé par Monsieur Le Graët; il disparaîtrait tout simplement de nos stades. En attendant, le racisme est bien là dans nos stades, debout ou assis en tribunes, en mouvement sur la pelouse, dans les couloirs menant aux vestiaires et saute aux yeux, même de ceux qui ont pris le parti de les fermer pour ne rien voir»
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